vendredi 15 juillet 2016

Lavori in corso

Il faut donc résoudre cette histoire du laçage du devant de la robe...
trouver des anneaux assez petits pour faire fonction ?
au sujet de lacet, il faudra le tresser en fil de laine (au moyen âge il paraît que c'était en laine) trouver une lucette, objet vu sur le web et commercialement disponible... mais ce sera plus rapide et plus simple d'en fabriquer une
Ceci posé, il restait à trouver ces anneaux et quelques compléments de tissu...
l'occasion de descendre sur Paris, on trouvera bien ça là...
Les anneaux en laiton on les a rapidement trouvés au BHV mais plus tard,à l'examen du tableau il s’avérera qu'on ne voit pas d'anneau... donc, la solution sera un passepoil qui cache les boucles en fils qui vont maintenir le lacet.
On fait un petit saut dans le futur et voilà comment Sabine voit ce laçage antérieur
Retour à Paris : après un délicieux repas à la Ravigotte (on ne l'écrira jamais assez), achats au "marché Saint-Pierre" de compléments de tissus de velours pour réaliser l'empiècement pectoral de la robe et pour faire le recouvrement avant du bord du hennin


ce passage à Paris est aussi pour moi l'occasion de réparer ce sinistre oubli de ma batterie de réserve en mai
nous allons donc pouvoir terminer l'ascension de la bute sous un ciel parfois menaçant mais bien plus clément que ce qui était annoncé


et là haut, la foule.
La foule mois importante qu'en mai (on est en semaine et le soleil n'est pas vraiment là) mais la foule quand même

les escaliers de la butte en descente
après ceux de Fourvière et ceux de Liège on va penser que je ne me complais qu'en marches
et puisque le temps reste clément, nous avons rejoint les Halles à pied.
 Une belle trotte, mais qui nous a permis de découvrir des choses au travers d'un quartier de robes de mariage (c'est curieux à deux pas des sex-shops des boulevards...) ensuite des perruques, des machines à coudre "d'époque" comme cette Cornély
et on dépasse les anciens magasins Potin
pour découvrir la nouvelle casquette du trou des halles
après une escale réparatrice au Ruc, et sous un ciel résolument méditerranéen
nous avons joint le Cours-la-Reine où le car nous attendait

jeudi 14 juillet 2016

BLACK & WHITE (Anabois chap 1)

Ceci est dit une fois pour toutes, on ne peut plus parler d'épine noire et d'épine blanche.
Donc, nous allons nous pencher sur Prunus spinosa et sur Crataegus ou plus simplement le prunellier et sa voisine (même pas cousine) l'aubépine.
Quand je dis "se pencher", il convient de le  faire avec prudence, car ces deux espèces ont en commun des épines très vulnérantes.

Le prunellier est de la famille des Prunus alors que l'aubépine est une Maloide, la distinction étant entre autres, le fruit à noyau ou le fruit avec pépin(s) j'ai mis des parenthèses car il me semble que le fruit de l'aubépine n'a qu'un volumineux pépin.
Pour faire plus simple on dira que le prunellier est parent des pruniers, pêchers et autres cerisiers alors que l'aubépine est de famille des pommiers, poiriers et autres amélanchiers.
Si on regarde bien, à l'état sauvage tous ces trucs là ont des épines quelque part... les feuilles présentent une large variété : des composées du sorbier à la spécifique de l'aubépine en passant par la lancéolée des pruniers
Ils ont en commun un bois dur et lourd que le tourneur apprécie. Justement c'est ce bois que nous allons essayer de regarder de plus près.

On l'aura compris, le cours en ligne s'est terminé. Me voilà en possession de la connaissance pour identifier le bois sur son aspect microscopique, du moins à un grossissement de forte loupe...
Pas du tout évident, mais je n'attendais pas ça. Disons que j'en sais un peu plus et que ce cours était hyper intéressant.
C'est ainsi que j'ai retrouvé les dés à coudre que j'avais entrepris de tourner avec tous les bois que je pouvais me procurer il y a une vingtaine d'années. Tous n'ont plus la petite étiquette que j'avais collée à l'intérieur, mais le sommet des dés qui est dans le plan transversal est assez parlant si il est bien poncé et photographié correctement.
Encore un petit préambule avant de pousser plus loin: les photos qui précèdent et toutes celles qui suivront dans le style ont été prises avec les moyens du bord. Un compact Canon G16 dépourvu d'aide à la photographie macro. Elles n'ont donc pas un caractère professionnel, mais elles parlent tout de même.

Trouver du prunellier d'un beau calibre n'est pas facile, l'arbre n'est souvent qu'un arbuste qui occupe momentanément une friche en attendant le "nettoyage". Mais même avec cette petite taille il possède d'autres avantages à ne pas négliger...
Pour continuer à parler du bois de prunellier : il est dense,dur et disponible. Le paysan en a souvent fait son bâton. Un de mes marteaux de forge est emmanché de prunellier et c'est très agréable.
Lieutaghi en donne d'autres usages aujourd'hui oubliés, et note que comme le néflier il rougit à l'eau de chaux (à essayer)
J.Venet le classe avec les pruniers et parle de la lisibilité de ses rayons ligneux (c'est bien vrai)
pour ce qui est de sa couleur, elle est difficilement appréciable vu la petite section de l'échantillon on distingue peut être deux petites taches qui pourraient être des taches médullaires (mais on ne parle nulle part de ce genre d'artefact)


Pour la suite, si je suis assez courageux, on tirera quelques bords entre  les pruniers et les pommiers pour essayer de mettre en évidence leurs particularités et leurs éventuels points communs.

 I'll try to draw an inventory of the woods with which I did turn thimbles.
Often wood of shrubs, not commercialy available 
In order to perform that, I refer to a cursus I followed on the web :
Anatomy of wood - MOOC/ENSTIB

Voy a tratar de elaborar un inventario de las maderas con las que he hecho dedales.
A menudo, esta la madera de los arbustos, no comercialmente disponibles
Para realizar esto, me refiero a un cursus he seguido en la red:
Anatomía de la madera - MOOC / ENSTIB

mardi 12 juillet 2016

la question

Et pour ne pas la subir,il valait mieux questionner : 
la première idée était de fermer la robe par une "tirette" dans le dos.
Mais voilà... la tirette est hérétique et avec une robe moyenâgeuse un truc pareil ne conduit à rien moins qu'au bûcher après bien d'autres petits ennuis.
Il a donc fallu réfléchir à un autre moyen, un moyen plus "d'époque", et c'est ainsi qu'est née l'idée du laçage. Laçage qui est d'ailleurs visible sur le plastron de la robe portée par la jeune femme du tableau.
Là il est surtout décoratif.
Qui dit laçage pense aux œillets. Pas celui de la jeune femme, non, les œillets pour passer le lacet... comment faire ça ? Métalliques, c'est plausible, métalliques cachés par un bourdon ? renforcés uniquement par un point bourdon sur cordelette comme pour la voilerie ?
On peut imaginer qu'il y a bien des questions en cours (c'est peut être une part du plaisir ?)

Mais, ça suit son cours. Comme on peut le voir, c'est le tissu véritable qui est sur table.
C'est dans ce tissu que les ciseaux vont couper...
Aïe aïe aïe...









"Question" in French means the querry, but also the torture practiced in the Middle Ages.
This explains the title, Sabine in order to sew her dress was going to use a zipper.
This was an heresy and in these times heretics were burned after the question ...
She considers a lacing
Some pictures of the work in progress

"Question" en francés significa la pregunta, sino también la tortura practicada en la Edad Media.
Esto explica el título, Sabine para coser su vestido iba a usar una cremallera.
Esta era una herejía y en ellos momentos se quemaron herejes después de la "question" ...
Ella considera un cordón
Algunas fotos de los trabajos en curso

dimanche 3 juillet 2016

Porter le chapeau

conjointement aux travaux de coupe, d'essais de montages, il y a des "détails" auxquels il faut penser.
Si on les néglige, ils seront les grains de sable, les petits cailloux dans la chaussure en dernière minute...
La coiffe de la jeune femme à l’œillet est un hennin (orthographié également hénin). Rien de tel pour juger de l'effet que de faire une simulation
ce qui par delà les remarques qui se voudraient spirituelles dans le style "cornet de frites renversé" ouvre quand même sur de vraies questions :
- comment maintenir la forme ?
- comment maintenir ça sur le crâne ?
Pour ce qui est de garder la forme en cône, un treillis peut faire fonction, il faudra s'arranger pour le rendre inoffensif.
Pour le maintien, il faudra trouver un truc. Une petite analyse des documents montre qu'il n'y a pas trente-six méthodes.
 - On le maintient sous le menton par une sorte de jugulaire
 - On s'arrange une coiffure qui tient la chose (chignon)
 - On fait tenir ça avec des épingles astucieusement disposées
Si on observe bien la peinture de Memling
on voit au haut du front une sorte de boucle.
Décoration qui cache certainement une attache par épingles. Il suffit que les cheveux soient coiffés de façon à empêcher le glissement vers l'arrière.
Ce sera à développer
Et pendant ce temps, le montage et les essayages du "brouillon" se poursuivent
et la roulante suit...
c'est bêtement du poulet, mais la sauce est boostée avec du fond tiré de gélatine qui restait dans le dernier pot de confit que nous avons sorti.

mercredi 29 juin 2016

The red flag.

C'est avec cette pièce qui date et qui pourrait faire trompette. Trompette ou parchemin enroulé, mais portant l'oriflamme...
que nous proclamons ce jour :
Aux armes citoyennes, formez vos bataillons... hérissés d'épingles
et qu'un sang impur ne vienne pas faire tâche...

Non, ce n'est pas pour rigoler, ce n'est pas en vue du 14 juillet qui arrive à grands pas.
Ce n'est pas une Commune qui ressusciterait, si c'est ça ce serait plutôt une de ces jacqueries qui ont secoué notre Moyen-Age. Car c'est de ce côté que nous allons être conduits.
Les travaux préliminaires à la coupe-couture d'un vêtement moyenâgeux ont débuté




attention, prudence avec les aiguilles
là, qu'est ce que je disais


mais ce n'est qu'un essai à blanc... enfin, plus tout à fait.
Et enfin, pour que cette introduction soit complète, un petit coup d’œil sur l'inspiration :


La jeune femme à l’œillet
de Hans Memling

lundi 20 juin 2016

Tu repasseras !

L'histoire ne repasse pas les plats, c'est bien connu. Mais moi je repasse mes erreurs.
Je me les repasse en mémoire pour essayer de ne pas les reproduire trop souvent et voilà que je dois les repasser au sens propre (comme on repasse le linge propre)

Mais revenons un peu en arrière :

...sans doute faut il plus d'audace ?
....?
ouais, mais pas au point de faire des conneries !
c'est que c'est fragile ces machins là et en manipulant (sans forcer, mais en oubliant cette fragilité) je me suis retrouvé avec le bout de la spirale faisant sécession.
Une rapide opération de police a tout ramené dans l'ordre, mais les choses ne seront jamais plus comme avant...
et voilà comment je me suis retrouvé au fer
Non, le fer n'est là que pour produire de la vapeur et je vais devoir sérieusement penser à inventer un système pour persister dans cette voie du cintrage.
En attendant, c'est du bricolage.
comme ça, cet essai prend un petit air de Tintin

samedi 11 juin 2016

à tous propos... pinaille tous azimuts et festival vapeur


Photo du chat d'abord, sinon il va râler et il trouvera bien moyen de nous le faire comprendre
Thanville au point mort, mais ce n'est que momentané. Panne de résine.
Petit (tout petit) rayon de soleil au travers des nuages (tous gros)

 et des galles surprenantes sur un érable sycomore

Et quelques balbutiements boiseux :
Je suis actuellement un cours en ligne sur l'anatomie du bois. Cours intéressant (pour qui est intéressé par la matière au moins) et qui vient de mettre en avant les modifications dimensionnelles de la matière bois en fonction de sa teneur en eau. J'y apprends que ce n'est que sous la barre de 30% que les dimensions changent et que l'éventuelle distorsion se manifeste.
Je suis un peu étonné pour avoir constaté la rapidité de déformation d'un bois vert tourné, mais cela voudrait dire que la descente sous ces 30% se fait très rapidement.
On parle aussi des déformations induites par modification de la plasticité de la lignine sous l'effet de la chaleur, de l'humidité (anisotropie) ou des deux conjugués (cintrage à la vapeur)
Et parallèlement, sur le forum de l'AFTAB que je suis toujours, un talent émergent, Aurélien Neira,
 présente des pièces qui jouent justement de ces déformations jointes à une audacieuse découpe.

Cette convergence n'a bien entendu pas manqué de me pousser à essayer pour voir.
 - sorte de travaux pratiques en quelque sorte
 - et meilleure compréhension de ce genre de travail.

Pour les travaux pratiques, c'est en demi ton si on peut dire. La découpe n'amenant pas de modification tangible alors que je m'attendais à un effet de ressort lors de la libération du lambeau découpé en spirale dans un "pot" rapidement tourné dans une branche de cèdre que j'avais sous la main. L'épaisseur laissée était de 3 mm afin d'avoir présentes des cellules avec des paramètres de cloison cellulaires différentes d'un bord l'autre.
Une explication possible : le bois était déjà suffisamment sec pour ne pas réagir... je suis peut être trop impatient ?

Trente-six heures après ça a bougé légèrement mais je tiens à donner à la chose un aspect un peu moins brut. Alors ponçage délicat (je prends conscience des difficultés de l'entreprise et de la délicatesse de manipulation dont doit faire preuve l'Artiste) j'y mets un peu de teinture pour que ça ait une certaine "gueule" et alors, là... ça bouge et dans les secondes qui suivent l'application de la teinture : élargissement des cercles avec la couche interne et plus tard avec une teinture (à l'alcool cette fois) rétraction gauchissement que je tente de contrôler comme je peux


expériences amusantes,
mais sans doute, il faut plus d'audace ?


Et dans la foulée des questionnements qui reviennent :
Je parlais plus haut de ces pièces aériennes qui m'ont "donné du ressort" , il y en a une, la dernière en date qui a été présentée, qui n'a pas eu les faveurs d'un jury qui devait faire une sélection locale (Midi-Pyrénées je présume) afin de présenter des pièces d'Artisanat d'art au concours national de l'AAF.

Curieux, j'ai cherché à voir les chefs-d’œuvre qui non seulement avaient passé ce cap dans leurs régions respectives, mais en sus avaient remporté l'épreuve.
Je ne suis pas vraiment convaincu. Je ne suis pas habilité à juger, seulement à avoir une opinion (personnelle) et sans diminuer en rien le mérite des lauréats (c'est de la belle ouvrage) je trouve que c'est un rien compliqué, chargé... disons que l'émotion n'est pas toujours au rendez-vous. Alors que la pièce titrée "Sébile" a quelque chose. Quelque chose qui me fait penser à la pureté d'une lame, au premier trait d'une calligraphie, à l'élan d'un oiseau de Brancusi...
Mais je répète : ce n'est pas moi le juge, je ne suis pas fondé... on pourra bien longtemps encore discuter de l'Art, l'important c'est qu'il existe.

various things ...
few pictures to be situated, to remember ?
But above all a little experiment with wood. Experience leading to unavoidable thoughts on Art.

varias cosas ...
pocas imágenes, para recordar ?
Pero, sobre todo, un pequeño experimento con madera. La experiencia conduce a pensamientos inevitables sobre el Arte.