samedi 22 février 2014

C'est en forgeant...

Je possède un outil de William Hunter avec pastille au carbure, j'en suis satisfait. En réalité je possède aussi un autre outil qui utilise une pastille Hunter sur une porteuse que j'ai fabriquée. Cette porteuse est droite et d'un calibre de 10 mm. Cet outil me permet de fignoler les creusages jusqu'à une profondeur de 8 à 9 cm pour peu que l'ouverture donne la possibilité d'orienter convenablement la pastille. L'outil Hunter possède lui un col de cygne et une pastille inclinée mais la porteuse n'a un calibre que de 8 mm, ce qui n'autorise pas un grand porte à faux, l'outil n'est d'ailleurs destiné qu'aux petits objets.
Tout ce préambule pour dire que j'avais besoin d'un outil avec un léger col de cygne sur porteuse plus costaude qui me permette de travailler confortablement

Le jeudi 20 février, on s'est mis à l'ouvrage, dégagé la forge qui était "un peu" à l'abandon et monté un petit feu.

tiré un peu l'extrémité
formé un petit col de cygne
et créé un petit méplat pour le siège de la pastille...on peut laisser la bête refroidir un peu
Pour la suite ce n'est guère spectaculaire.
Mais ce n'est pas une raison pour que cela soit un long fleuve tranquille...le siège pour la pastille je l'ai voulu à plus ou moins 45 degrés pour optimiser l'effet de coupe. C'est au moment de percer le trou de 2,5 mm pour vis métrique de 3 que j'ai compris la difficulté (là, j'étais à des lieues de penser à des photos) la prise de la table croisée sur le petit (petit) bout n'était bien entendu pas suffisante pour espérer faire un perçage à peu près correct, alors j'ai placé un serre-joint sur le flanc d'une étagère pour supporter la barre et bien entendu au décours du travail (avec des loupes sur le nez) j'ai perdu de vue la présence de ce serre-joint en travers du seuil d'une porte...c'est surprenant.
Mais ce n'était pas tout. Tarauder pour 3 mm, c'est stressant, on ne compte qu'à moitié sur le premier taraud...c'était écrit quelque part, il a cassé. Pourtant j'y allais en douceur. Du bout des doigts...
Moi qui pensais en avoir terminé avec les apex vicieux et improbables...j'ai pu retourner au charbon.
Enfin, j'en suis sorti (le petit bout cassé a fini par sortir du moins)
et voilà la tête après les premiers ajustages.
le lendemain, fignolage du siège de pastille (elle doit bien reposer, ce n'est pas la vis de 3 mm qui va tout tenir...) et petit essai en ne comptant que sur la porteuse sans manche. Et bien, c'est déjà très confortable comme ça.
Fabrication d'un manche tube. il est pour l'instant en phase de polymérisation de la résine époxy qui fixe le manchon de buis. Demain, perçage et taraudage pour les vis de maintien et il ne restera plus qu'à l'habiller d'un tube plastique. 

et voilà, le tour est joué (sans jeux de mots vaseux)
oui...j'oubliais. La porteuse, calibre 14, pour les Américains on dira du 551. 
Pas du magnum, mais tout de même...

samedi 15 février 2014

Petit regard par dessus l'épaule

Parler du tournage, de ce qu'il était, de ce qu'il est ce jour. Voilà une tâche compliquée.
Je ne peux l'entreprendre que par le biais de mon parcours personnel. Je m'en excuse.

Fin des années 70 je n'avais aucune idée de cette discipline, les balustres d'escalier ne m'avaient même pas fait penser à la manière dont ils étaient mis en forme...
Lors d'une foire artisanale à Ciney Belgique, je me suis trouvé en face de tourneurs et d'objets tournés. D'une part Monsieur Peter Quist qui produisait des objets grands, biens finis mais qui à l'évidence demandaient une grosse machine et d'autre part Monsieur Dartoy qui tournait sur un tour Kitty -avec pour banc une cornière- des objets courants, bols, bougeoirs et autres tels qu'on en trouve toujours maintenant dans les mêmes occasions.

L'idée était présente, mais un peu atténuée par le sentiment qu'il s'agissait essentiellement de faire du rond...et je n'entrevoyais pas où était la création. Un ami qui avait acquis un tour "cornière" m'a fait essayer sur une bûche de bouleau frais. J'ai fait connaissance avec le bruit du copeau qui se déroule, avec le léger frémissement que transmet l'outil, avec la sève qui gicle...et je n'ai pas encore arrêté depuis.

L'époque n'était pas ce qu'elle est devenue. Le peu de tourneurs amateurs existant n'induisant pas un juteux retour sur la vente de matériel, le choix n'existait guère quant aux tours. Hors les monstres de près d'une tonne mais avec une hauteur de pointe réduite, je ne voyais que Kitty déjà cité, mais a banc alu et des petits tours anglais: Coronet, Myford ou des plus grands, plus chers, tels le Graduate...
Lorsqu'on commence un hobby, je dis bien un hobby, sans prétentions, on n'investit qu'au plus juste. j'ai donc trouvé ma pointure avec un petit Rockwell qui me permet de tourner des objets jusqu'à 25 cm de diamètre. Nous travaillons toujours ensemble...et ce n'est que tout récemment que je l'ai complété avec un DB 1000 d'occasion qui me permet des pièces plus encombrantes.

Cet aspect matériel mis de côté, l'époque n'était pas non plus ce qu'elle est devenue quant au matériel didactique.
Côté livres (le CD pointait à peine son nez en audio...) j'ai trouvé une traduction en Français d'un livre de Gordon Strokes et curieusement un livre en Néerlandais et j'ai fait avec ça.
Jusqu'au jour où...les choses ont bougé.Je n'ai pas de souvenir précis, mais ce doit être dans une librairie anglaise que j'ai trouvé le livre qui allait changer beaucoup de choses: Artistic Woodturning de Dale Nish. J'avais été incapable d'inventer tout ça, mais en retour je sentais que je pouvais m'en inspirer.

Tout ce que je viens d'écrire a vu défiler les années 80 en achats d'outils, en transformations d'outils, en aménagements de mon lieu de travail. Avec la lecture du livre de Marie Wallet et sa rencontre à Aiguinnes chez Rouvier, ce qui m'a appris des techniques intéressantes, mais toujours en production de gobelets, de maillets et autres plats, toutes choses invariablement rondes et en bois choisi...
Dale Nish m'a fait entrevoir la beauté du bois chauffé, du bois taraudé par les insectes, du bois rejeté habituellement mais présentant de belles figurations...
et sur ces entrefaites, la revue Woodturning a vu le jour. Inutile de préciser que je n'ai pas hésité.

Sur la fin des années 90 (en 97 exactement) le mouvement démarrait aussi en France, j'ai eu l'occasion de voir à Aiguinnes de superbes pièces de Mailland, d'Escoulen, Nancey et d'autres, je ne peux ni ne sais tous les citer. J'ai été membre de l'AFTAB une année...

Un peu éloigné du tournage pendant quelque temps,mais sans jamais l'abandonner, je me suis ré-intéressé sérieusement à la chose durant l'année 2008 grâce au livre de Gérard Bidou "L'art du tournage sur bois
et début 2009 par le canal du forum, j'ai retrouvé l'AFTAB. J'avais déjà accroché mon wagon à la locomotive de l'AAW car je sais d'expérience que dans un hobby, la motivation peut être labile et que les piqûres de rappel sont souvent nécessaires.
Et nous voilà avant hier...

lundi 10 février 2014

Trois petits lézards verts

...classiquement, à suivre...
C'est sur ces mots que j'avais rangé le feuilleton d'aubépine.
En fait de feuilleton, ça faisait un peu feuilleté... du feuilleté au chausson... un chausson aux lézards, voici ce que cette pièce est devenue
et voilà le résultat.
Trois petits lézards verts dans une cage sans toit

Mais on peut remarquer que c'est toujours évolutif
je pense avoir trouvé un filon pour les plantages irréductibles

Une autre pièce était encore "en cours" elle aussi déboule du fond du mois d'août.

Voilà qui, à ce jour, clôt le chapitre des pièces en collaboration.
encore que...

et je me trouve dans la position de devoir éditer ce message  (Samedi 15 février).
En trifouillant dans des documents déjà anciens, j'ai mis la main sur une photo où on voit le bouton que Sabine a utilisé dans sa décoration. Il est sur le tour et trahit nettement ses origines
(si ce n'est lui c'est son frère)

mercredi 5 février 2014

Ils sont venus ils sont tous là...

Il était une fois...
Tous les contes débutent par cette phrase. Elle a le mérite d'être courte et d'ouvrir des perspectives.
Toutes les perspectives. J'avoue ne pas y avoir pensé au départ.
Donc, il était une fois une drôle de pièce tournée par un drôle de tourneur. Un drôle de tourneur parce que c'est drôle en soi de se tenir à l'envers sur le globe. C'est pourtant le fait commun pour tous les Néo-Zélandais.
Terry Scott est Néo-Zélandais et sa pièce était drôle (aussi) parce que c'était difficile d'imaginer comment elle avait été tournée. C'est une déjà vieille histoire, elle date de 2009 et si j'en parle aujourd'hui, c'est que la famille s'est agrandie et que, aujourd'hui un de ses membres a quitté la maison. Ce fut l'occasion d'une réunion, et donc d'une photo de groupe
Ils sont venus ils sont tous là ? 
Et bien non, je remarque en posant cette photo sur le bureau du web qu'il en manque une, une petite oubliée qui devait se cacher dans un coin d'ombre. Tant pis on ne pourra pas refaire la photo, la bonne grosse fille est déjà en chemin...so ist das Leben...