mardi 22 juillet 2014

...et sur cette pierre...

C'est l'histoire d'un trou*.

 - Trou !
 - c'est moi qui bouche
 - ...
 - je bouche en genévrier
 - tu te débrouilleras. Vas y...j'espère que t'en as du beau, c'est toi qui bouches.

bon...on y va, personne n'annonce la grande misère ? alors, je joue genévrier
On ne peut pas prétendre que c'est du beau, mais on respectera le contrat.
C'est vrai, Sabine avait trou. Trou dans une pierre ramassée on ne sait plus où.
et c'est donc à cause de cette pierre que j'en suis à tourner un bout de genévrier absolument tordu.
Mais ça le fait. Il y aura juste un petit problème: comment traiter cette bête portion coupée droit (j'avais pas le choix, le tronçon était comme ça)
une solution, lui mettre une auréole. Pensé la teinter pour faire flashant...et puis après réflexion, on va rester sagement dans les tons de bois. L'anneau est en frêne.
Cet anneau a été discuté.
Brûler le bord était plus simple (on peut toujours y revenir) mais je crois que ça donnera un certain effet.
On peut aussi faire une série de trous (encore) et camoufler ce bord sous un laçage plus ou moins savant, plus ou moins japonais...
On verra.
*Trois as dans une main.

mardi 15 juillet 2014

Des Buts. Des Moyens. Des autres.

Encore une belle illustration de l' aléatoire incertain.
On se souvient que lors d'une rencontre avec un vannier, j'ai reçu un petit "tressage" qui me donnait des idées. J'ai écrit: on en reparlera j'espère.
Parlons en.

L'idée était d'inclure ce morceau de vannerie dans un objet tourné. Le chemin qui semble le plus simple, c'est d'en faire un couvercle. Alors, j'avais projeté d'en faire le couvercle d'un récipient sphérique.
Pour faire une sphère il faut deux fois plus de bois que pour une demi sphère. J'avais assez de bois pour la demie, j'ai donc opté pour quelque chose qui ressemblerait à un dôme.
C'est de cette façon qu'est née la forme en sureau échauffé un peu pourri qui est présentée un peu en amont avec son casque à pointe. 
Pour placer la vannerie,J'aurais été obligé de trop ouvrir, donc une partie de la belle figuration aurait disparu.
Dans ce cas, il ne me restait plus qu'à trouver du bois de sureau de même apparence et à en faire la "pointe" on a vu la suite.

Pour remplacer le récipient en sureau, j'ai eu l’opportunité de trouver un bout de hêtre échauffé de la taille adéquate. Les inévitables fissures ont encore une fois rendu la pose de papillons indispensable. 
Et voici ce que ça donne

Bien. Mais il y avait encore d'autres choses en cours (une dont je vais parler du moins): Un genre de tuyau diaboloïsé en noyer pour lequel j'avais des projets. Cette ébauche était arrivée dans la foulée du "Snake Bar"
Pour mémoire voici la tête de snake bar
c'est en noyer de la forme que j'ai dite et depuis, ça attendait qu'on s'en occupe...l'étape prévue, c'était la séparation sur toute la longueur mais en travaillant sur l'épaisseur. Là était le problème, et c'est la raison pour 
laquelle ça attendait (non pas l'inspiration, mais le courage de la décision comme bien souvent)
On est sorti du bois si on peut dire ainsi
et il y avait un virage difficile à négocier. Large certes, mais la petite scie n'est pas aussi souple qu'on le souhaite. C'était la première fois que je tentais cette manœuvre. C'est séparé, oui, mais j'ai du travailler en 
long et des deux côtés...et à un endroit, pour le même prix je vous perce un tunnel autoroutier...
Heureusement je m'en suis aperçu assez tôt et je me trouve avec juste une toute petite boutonnière.
en réalité, la boutonnière fléchée en jaune je l'ai créée, agrandie pour camoufler la trace de l'irruption. Je n'avais bien entendu pas l'intention pour si peu de mettre ça au bac...
restait à trouver une utilité pour cette boutonnière. J'ai pensé y passer un ruban. En tissu, en cuir...de la corde...pour finalement opter pour le plus simple: un bloc en ébène qui donnera l'impression d'être là pour enrouler plus aisément la chose (enfin, c'est moi qui le qualifie ainsi...)


Et on en revient ainsi au titre: 
  • Des buts. On les a en tête on sait ce qu'on veut, enfin ce qu'on voudrait (importance du conditionnel)
  • Des moyens, on fait avec ce qu'on a. Avec ce qu'on peut.
  • Des autres...eux ce sont les imprévus. 

Ils sont toujours fidèles au rendez-vous ceux là et je peine à croire qu'ils ne s'acharnent pas sur tout le monde. Et je me dis que souvent les plus belles explications ont une machinerie en coulisse.
 Elle a nom: nécessité.

mercredi 2 juillet 2014

Photos et cerises sur le gâteau.

Je reviens sur un sujet que j'affectionne particulièrement: la photographie des pièces produites.
Je ne parle pas de la technique, de la plus ou moins grande réussite des clichés. Non, ce à quoi je pense, c'est à l'utilité pour soi même et pour les autres des clichés (parfois nombreux) qu'on peut prendre au décours du travail et aussi de la pièce aboutie.
Pourquoi, et pourquoi maintenant ? Parce que j'ai eu l'occasion samedi dernier de consulter à la médiathèque de Troyes un livre sur l'oeuvre de Constantin Brancusi (encore va t'on soupirer les yeux au ciel levés) et j'y ai lu quelques phrases qui éclairent un aspect de son travail: la photographie et son utilité.
J'avais déjà remarqué les nombreuses photographies de ses œuvres, prises par lui même. Je prends aussi d'assez nombreuses photos de ce que je fais. La comparaison doit s'arrêter là :) je fais ça grâce à l'existence de la photo numérique. C'est la facilité qui aide.
Brancusi, lui, très tôt a fait le réel effort pour l'époque de tirer des clichés (parfois critiqués d'un point de vue technique par des Photographes professionnels et pointus).
Pourquoi ? A mon avis, je pensais que c'était dans le but d'avoir une vue plus objective, par justement l'impartialité de l'objectif (ça existe, j'y crois). Mais des gens plus au fait pensent qu'ainsi, il tente d'influencer
le regard porté sur l'oeuvre qu'il photographie. Pour lui, c'est comme ça qu'il faut regarder, qu'il faut aborder.
C'est un peu comme le mariage avec le socle.
J'adhère d'autant plus facilement à cette idée que je dois bien confesser que les photos que je montre sont choisies dans un but identique. Cacher les défauts diront les esprits chagrins ? Peut-être, mais ce n'est pas le
principal. Surtout, c'est montrer ce qu'on veut qu'on regarde, parce que ainsi on pense que ceux qui regardent justement auront le même ressenti que soi même.
Mais ça, c'est pas gagné.
Pour  ne pas s'écarter et rester chez Brancusi, c'est vrai que les photos qu'il a prises créent une ambiance. Le choix de plongée ou contre-plongée, l'éclairage. L'environnement (on revient sur les socles). tout ça réalise un montage qui à l'instar d'une musique de film organise une forme de pathos autour de l'oeuvre. C'est bien ça qui est recherché. On met en scène, ce qui n'est pas toujours obtenu dans une exposition.
Cet environnement, ce montage, de par l'interchangeabilité qui découle de la liberté de choix des éléments, créent une possible déclinaison de l'oeuvre.
Ce que j'aime beaucoup, cela permet diverses suggestions mais aussi diverses perceptions de la même pièce.
J'ai tantôt parlé de musique de film, pourquoi ne pas ajouter la musique, le son ? en principe, avec les possibilités actuelles rien ne s'y oppose. (pour l'odeur des copeaux on entre dans des techniques de pointe et on va oublier)

J'ai dit que le sujet me tient particulièrement à cœur. Le poisson du "monde du silence" a je pense fini de rouiller. J'ai tenté encore une fois de rendre son aspect sur une photo. Sans plus de résultat.
Même problème avec une autre pièce rouillée, les éventuelles corrections sur programme ne donnent pas le résultat espéré. A persévérer donc ?
Dans l'attente, je me suis amusé de créer un document un peu frappant avec une autre pièce. Il va sans dire que cette photo ne prétend pas "montrer" la pièce. Mais elle veut mettre l'accent sur certains traits, bien visibles à l’œil mais estompés sur la photographie. Disons que c'est un peu un clin d’œil dans la veine de "Mange ta Soupe"
et pour ne laisser aucun doute je fais suivre une photographie "live" de la pièce en question.

Mais tout ceci est un peu en rade...
J'ai déjà eu l'occasion de dire que cette année se présentait pas trop mal d'un point de vue météo:
Floraison prolifique du rosier,
promesses diverses sur les arbres fruitiers, et il y en a une qui est tenue. 
Le vieux cerisier est chargé 
(enfin, à l'heure où j'écris il l'est moins). L'activité est donc déviée vers la taille et la cueillette.
Vingt et un bocaux de cerises au sirop plus les paquets surgelés en vue des clafoutis, 
plus les clafoutis...cocagne!

Pour terminer avec une photo (tiens il n'y en avait pas ?)
 le nettoyage du rosier a laissé sur l'arbre ce qui pouvait l'être. Mais les inévitables dégâts collatéraux...
 alors une des petites roses défuntes dans sa traversée du Styx