jeudi 28 mars 2013


Dur, dure...de l'adjectif au verbe (au péjoratif présent) je parle encore du froid qui ne nous lâche pas. Témoin, cette brutale glaciation le samedi 23 mars
suivie de l'inévitable chute de neige le dimanche 24
Dans ces conditions, parlons de sujets d'intérieur car dehors le gel nous garde jalousement la neige

J'avais déjà entendu Sabine parler de la griffe de sa machine à coudre.
Au vrai, je ne la voyais pas ainsi...Mais c'est peut-être un travail en association ?

Moi, je me débrouille seul  ничего
C'est tourné à partir d'une improbable branche de cerisier. Jusqu'ici rien de bien spécial.
(comme l'indique le titre)


Là où cette pièce devient importante, à mes yeux du moins, c'est parce que cette branche, j'ai du la couper d'un cerisier que j'ai planté. Cette branche a subi une méchante grêle dans le début des années 80, elle en a de suite porté les stigmates. J'aurais sans doute du la couper alors, mais elle portait bien, alors je l'ai gardée jusqu'au delà du raisonnable.
Et c'est justement à cause de tout ce que je viens de raconter que je suis content d'avoir pu sortir une pièce de cette branche. C'est une sorte d'ultime sauvetage.

Voilà comment ça s'est passé:
Entre pointes, j'ai dégagé une sorte de discoïde en trouvant la place pour coller un tenon du côté le plus mauvais; ce côté deviendra la base. La pièce sera une sorte de bol avec le fond tout ravagé.
Lors de ce travail j'ai remarqué une fissure (et même appelons les choses par leur nom, une cassure) à un endroit où il ne restera pas beaucoup de matière. J'ai donc préventivement placé un petit papillon en bloodwood (récupération)
J'ai profilé l'extérieur, préparé la prise avec épaulement pour y coller un tenon et avant d'effectuer ce collage, j'ai retourné la pièce pour entamer le creusage en gardant toujours la tenue entre pointes.Je prévoyais de coller un renfort annulaire pour soutenir les "morceaux" lors du creusage...que de complications en perspectives...
Et ça fonctionnait bien, j'ai pu donner le profil intérieur sur la partie haute.
Les vides sont arrivés permettant de voir ce qu'on fait. J'ai diminué le calibre de la carotte sur laquelle appuyait la contre pointe. Jusqu'au moment où j'ai remarqué que cette carotte bougeait. Il y avait surtout dans l'épaisseur de cette carotte une inclusion d'écorce...bon, on ne peut plus compter sur elle...on retire la contre pointe (et le carotte suit) 
Reste plus qu'à coller un tenon martyr, reprendre dans le mandrin reprofiler délicatement le faux rond inévitable et.........
Mais l'épaulement que j'ai fait n'a pas l'air trop chétif...pourquoi pas avec un mandrin Multistar ?
Je n'ai plus qu'à travailler au centre. Si je parviens à faire ça délicatement ?
Et ça a marché
Donc, me voilà avec la pièce terminée de tournage, je réduis le plus possible la base, scie le tenon et hop !
Et voilà lundi 25 après un long et délicat ponçage hier, j'ai ce matin signé sur un bord (pas facile de trouver un endroit idoine) une légère couche d'huile danoise et on attend que ça polymérise.

Pendant ce temps on peut s'inquiéter de la façon dont la pièce peut être présentée. Je suis tout content d'avoir conduit ce sauvetage, d'avoir trouvé ce titre que je pense génial (ça n'engage que moi) un nid, ça se trouve dans des branches, dans des branches d'une haie d'épineux...je vais faire un tour au jardin, trouve les brindilles d'aubépine qui conviendront. Il faudra juste avoir la patience de les laisser sécher un peu pour les traiter. J'en avise déjà quelques unes qui formeront un beau support, je les maintiens en bouquet avec précaution  de la main gauche. Ça pique. Je dispose la pièce dessus pour voir.
Elle échappe à mes doigts...le temps de réaliser, j'ai entendu le petit bruit sec.
Et voilà...sauvetage du sauvetage. Araldite...les dents serrées.
On verra demain si je suis bon pour un papillon supplémentaire

Au vu des deux photos de présentation on aura compris que je m'en suis tiré à bon compte. Mais il faut admettre que cette présentation sur de tiges épineuses flexibles n'est pas à conseiller. Aujourd'hui lors de la séance photo, nouvelle glissade, mais pas de haut et sans mal. Faudra revoir la présentation.









mardi 19 mars 2013

Lundi 18 mars, l'Amaryllis est au mieux et la neige semble nous quitter. Il est temps.
Pour ce qui est du retour sur Jephan De Villiers, j'avais oublié.
J'ai écrit que ma découverte s'était faite par un livre illustré des photos de Jean-Dominique Burton...je n'avais pas acheté ce livre, et bien, maintenant je l'ai ce livre. Je l'ai trouvé chez Pêle-Mêle le 2 mars.

Volver


porque me han vuelto el cuello de la jarra
Mais surtout parce que le verbe me trottait dans la tête à cause du film de Pedro Almodovar
En réalité cela fait quelques mois que l'idée est là. Depuis que j'ai photographié un objet dans le genre, mais en verre qui est exposé au musée des Arts Décoratifs rue de Rivoli. Je me suis tout de suite demandé comment on pourrait sortir un tel objet au tour. Avant d'aller plus loin, disons tout de suite de qui est cet objet: de Flavio Poli (1900-1984), un maître verrier de Murano. ses pièces sont en vente dans les galeries de par le monde, celle ci a les honneurs du Louvre.
J'y ai pensé de temps en temps, pour finalement essayer une simulation graphique.
Cette simulation m'a convaincu que c'était possible en travaillant successivement sur deux axes et en terminant le passage en inverse à la main.
Oui, possible en regardant sur un plan...mais si on considère que l'outil ne prend pas du bois sur un plan uniquement mais sur tous les plans de révolution, ça change tout....
En fait mon Volver n'a pas été un air Flamenco comme dans le film, mais plutôt un Tango car je me suis rendu compte assez vite heureusement que j'allais prendre du bois sur des portions où j'en aurais besoin.
Résultat, j'ai procédé par approximation en créant plusieurs prises tenon sur le tenon existant, avec le faux rond inévitable lors des aller-retours. mais l'un dans l'autre, ça ne s'est pas trop mal passé (enfin, c'est ce que j'écris maintenant) et la sculpture a pu noyer les raccords.
Mais au travers de ce travail, j'ai souvent pensé aux paroles de Giacometti;
"Faire pour essayer"....c'est vraiment ça.
Quelques photos pour illustrer, je n'en ai pas des masses, car au moment critique j'avais d'autres préoccupations.











mardi 12 mars 2013

Blanc



en principe, c'est terminé.
On est tout de même le 12 mars et ça fait presque deux mois et demi qu'on subit le plus souvent températures négatives et neige.
Non, depuis hier, ça recommence et depuis ce matin ça devient encombrant.
Point positif, le retour des oiseaux en masses




Comme le phénomène (la neige) prenait une importance inhabituelle, je me suis fendu d'une ballade, pour voir.
Première constatation, le déneigement n'en était encore nulle part, il était 14 heures passées. Sur le chemin du moulin toutefois un tracteur équipé d'une pelle m'a doublé. Engin bruyant, incongru, mais nécessaire quand même. J'ai vite abandonné les endroits que peuvent fréquenter ces choses pour m'enfoncer dans les chemins forestiers, blancs...j'étais seul.

Seul, c'est peut être un peu vite dit, car parmi les flocons qui dansaient, là au loin dans le chemin, là où il se perd dans une sorte de brume, un point bougeait aussi, mais obstinément au même endroit. Pas comme les flocons qui sont parfaitement aléatoires, non comme quelqu'un qui suit son chemin. Et même une seconde forme accompagnait et quelque chose frétillait plus vivement devant eux. Plus de doutes, deux humains et un chien.
Le chien était vraiment à l'aise, heureux, c'était un Husky. Les humains étaient deux dames emmitouflées rouges de froid,  et courageuses de se promener par un temps pareil.
J'ai donc pendant un certain temps remonté leurs traces. La route n'était plus blanche, deux traces plus le chien qui avait folâtré autant que lui permettait sa laisse...Les traces venaient d'un chemin descendant du village et je me suis donc retrouvé à nouveau seul et au point où j'allais entamer ma boucle de retour.

Ce qui m'a suggéré de téléphoner à Sabine pour l'informer. D'habitude, je me gausse des gens qui téléphonent pour tout et pour rien. Mais là ce n'était pas rien, c'est Amundsen qui a touché le pôle et qui prévient sa base que tout va bien et qu'il est sur le chemin du retour...et puis, ce serait le premier appel que j'effectuerais...la découverte quoi.
Le stress aussi, est ce que du creux de cette vallée encaissée, perdue au fond des forêts dans le pays des "Indiens", est ce que les ondes allaient trouver le relais, le tamtameur qui allait faire passer le message ?
Bon, mais c'est pas tout, il neige, j'ai des gants, mon portable est au fond d'une poche. J'enlève un gant, je trouve l'appareil...zut, je dois aussi mettre mes lunettes sinon c'est certain je vais me gourer. Je remets le portable au fond de la poche, je trouve l'étui de mes lunettes, je les chausse et je range l'étui vide, je retrouve le portable, j'arrive à l'activer, mais lorsque la liste des numéros s'affiche...un gros flocon vient s'écraser sur l'écran. Je le balaie du pouce, mais tout reste flou un peu comme ce qui se passe avec les essuie glaces ...j'arrive à lire cependant, à choisir le bon numéro, enfin je le pense, je l'espère. Heureusement, car c'est sur mes lunettes que maintenant s'acharnent les flocons. Et pourtant, j'essaie de tourner le dos au blizzard.
La sonnerie.
On répond.
Je ne me suis pas gouré, je n'ai pas appelé par erreur mon agent d'assurances
Alléluia !
Et on vous prétendra que c'est simple de passer un appel.
Tout rangé, j'ai repris ma route. Le retour a été un peu plus difficile car je devais parcourir une petite distance sur un chemin de crête et là les congères étaient vraiment spectaculaires. Dans le blanc, sur du blanc avec du blanc au dessus partout. Dans un paquet d'ouate.

Et une chose m'a frappé sur tout ce trajet: je n'ai croisé aucune trace excepté les humains et des pneus en approchant du village. Je n'ai entrevu aucun animal...Croire qu'il faut être particulièrement bougé pour se balader par un temps pareil.


Voilà, je suis au chaud. J'ai du par prudence évacuer la neige du toit d'une terrasse, ça fait vite du poids ces épaisseurs...la neige s'est encore accumulée contre la fenêtre

on reprendra le tournage plus tard.



samedi 9 mars 2013

encore une, ça le mérite

Et maintenant, un petit retour sur tour

Voilà...c'était autant attendre que le projet aboutisse. Ce serait trop bête de décrire un tournage pour devoir interrompre en essayant d'expliquer pourquoi...
En même temps que le tour, John avait apporté du bois dont quatre plateaux de hêtre chauffé.
J'ai entamé le premier qui se présentait et classiquement pour ne pas gâcher de la marchandise, j'ai fait un essai dans une portion qui comportait pas mal de fentes. Le projet était ce qu'il est devenu (ce qui n'est pas toujours le cas)
Pour profiter au maximum de l'épaisseur du plateau, j'ai collé un tenon sur ce qui sera le haut et j'ai ébauché le profil. Il faisait froid en cave et je soupçonne que c'est ça qui est responsable du fait que le tenon s'est décollé lors de cette étape. Sans conséquence car j'assurais avec la contre pointe, mais surprenant cette impression de débrayage comme sur mon Rockwell quand la courroie patine, mais ici avec une courroie multigorges le patinage surprendrait...et j'ai compris lorsque j'ai dégagé la contre pointe.
Il n'y avait plus qu'à recoller avec de l'Araldite après un bon nettoyage, et d'attendre ...
c'était le dimanche 24 février
Le mercredi 27 confiant dans mon collage j'ai repris le travail, creusé en cône entre ce qui sera les pieds en prenant soin de contrôler la profondeur grâce à un tunnel d'exploration pris dans ce qui sera un espace entre les pieds,

 et collé un second tenon qui me servira de prise pour le creusage
Avant de pousser le tournage plus loin, il convenait de sécuriser tous ces morceaux qui ne demandent qu'à s'émanciper. Je l'ai fait à l'aide de papillons en cœur de genêt épineux.
Je dois avouer que ça m'a fait plaisir de pouvoir donner une seconde vie à ce reste de bois que j'avais coupé il y a déjà pas mal de temps du côté de Cadaquès.
y a plus qu'à creuser et profiler la collerette nous sommes le mercredi 6 mars
tourner et coller un bord convenable pris dans un morceau de noix de coco
le jeudi 7 mars on peut séparer la base de son tenon et individualiser les pieds

reste à fignoler, poncer et photographier le samedi 9 mars










vendredi 8 mars 2013


Quelques nouvelles pour garder le fil
J'ai eu l'occasion de voir à Beauraing (tout peut arriver) une exposition de Jephan de Villiers. L'occasion de me souvenir que ma première rencontre avec les Arboniens, cela s'est passé par la découverte d'un beau livre à la FNAC de Bruxelles à l'époque où elle était encore en sous sol à City2.
On reviendra là dessus sous peu.
La neige dont on a déjà trop parlé s'est quasi maintenue ces deux premiers mois. Témoin cette photo du mardi 26 février. Elle est ré arrivée dans la journée du samedi 23 et avec l'aide du gel persistant,elle est restée jusqu'au dimanche 3 mars.
Et les fleurs ?
Premièrement, on a leur nom: Amaryllis
Ensuite elles ont imperturbablement continué leur développement.
et nous voici donc en mars.