mardi 12 mars 2013

Blanc



en principe, c'est terminé.
On est tout de même le 12 mars et ça fait presque deux mois et demi qu'on subit le plus souvent températures négatives et neige.
Non, depuis hier, ça recommence et depuis ce matin ça devient encombrant.
Point positif, le retour des oiseaux en masses




Comme le phénomène (la neige) prenait une importance inhabituelle, je me suis fendu d'une ballade, pour voir.
Première constatation, le déneigement n'en était encore nulle part, il était 14 heures passées. Sur le chemin du moulin toutefois un tracteur équipé d'une pelle m'a doublé. Engin bruyant, incongru, mais nécessaire quand même. J'ai vite abandonné les endroits que peuvent fréquenter ces choses pour m'enfoncer dans les chemins forestiers, blancs...j'étais seul.

Seul, c'est peut être un peu vite dit, car parmi les flocons qui dansaient, là au loin dans le chemin, là où il se perd dans une sorte de brume, un point bougeait aussi, mais obstinément au même endroit. Pas comme les flocons qui sont parfaitement aléatoires, non comme quelqu'un qui suit son chemin. Et même une seconde forme accompagnait et quelque chose frétillait plus vivement devant eux. Plus de doutes, deux humains et un chien.
Le chien était vraiment à l'aise, heureux, c'était un Husky. Les humains étaient deux dames emmitouflées rouges de froid,  et courageuses de se promener par un temps pareil.
J'ai donc pendant un certain temps remonté leurs traces. La route n'était plus blanche, deux traces plus le chien qui avait folâtré autant que lui permettait sa laisse...Les traces venaient d'un chemin descendant du village et je me suis donc retrouvé à nouveau seul et au point où j'allais entamer ma boucle de retour.

Ce qui m'a suggéré de téléphoner à Sabine pour l'informer. D'habitude, je me gausse des gens qui téléphonent pour tout et pour rien. Mais là ce n'était pas rien, c'est Amundsen qui a touché le pôle et qui prévient sa base que tout va bien et qu'il est sur le chemin du retour...et puis, ce serait le premier appel que j'effectuerais...la découverte quoi.
Le stress aussi, est ce que du creux de cette vallée encaissée, perdue au fond des forêts dans le pays des "Indiens", est ce que les ondes allaient trouver le relais, le tamtameur qui allait faire passer le message ?
Bon, mais c'est pas tout, il neige, j'ai des gants, mon portable est au fond d'une poche. J'enlève un gant, je trouve l'appareil...zut, je dois aussi mettre mes lunettes sinon c'est certain je vais me gourer. Je remets le portable au fond de la poche, je trouve l'étui de mes lunettes, je les chausse et je range l'étui vide, je retrouve le portable, j'arrive à l'activer, mais lorsque la liste des numéros s'affiche...un gros flocon vient s'écraser sur l'écran. Je le balaie du pouce, mais tout reste flou un peu comme ce qui se passe avec les essuie glaces ...j'arrive à lire cependant, à choisir le bon numéro, enfin je le pense, je l'espère. Heureusement, car c'est sur mes lunettes que maintenant s'acharnent les flocons. Et pourtant, j'essaie de tourner le dos au blizzard.
La sonnerie.
On répond.
Je ne me suis pas gouré, je n'ai pas appelé par erreur mon agent d'assurances
Alléluia !
Et on vous prétendra que c'est simple de passer un appel.
Tout rangé, j'ai repris ma route. Le retour a été un peu plus difficile car je devais parcourir une petite distance sur un chemin de crête et là les congères étaient vraiment spectaculaires. Dans le blanc, sur du blanc avec du blanc au dessus partout. Dans un paquet d'ouate.

Et une chose m'a frappé sur tout ce trajet: je n'ai croisé aucune trace excepté les humains et des pneus en approchant du village. Je n'ai entrevu aucun animal...Croire qu'il faut être particulièrement bougé pour se balader par un temps pareil.


Voilà, je suis au chaud. J'ai du par prudence évacuer la neige du toit d'une terrasse, ça fait vite du poids ces épaisseurs...la neige s'est encore accumulée contre la fenêtre

on reprendra le tournage plus tard.



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