mercredi 12 avril 2017

Völklingen : Eole et Gaïa



Il y a quelques années, nous avons eu par deux fois l'occasion de parcourir une aciérie en fonction. D'y assister à la charge d'un convertisseur et au déroulement d'une coulée continue. Nous en avons gardé un souvenir brûlant. Ces activités ont cessé sous nos latitudes et c'est maintenant dans une usine morte que nous avons promené notre regard.
C'est à Völklingen dans l'usine intégrée des Röchling qui a superbement conservé le lieu de travail de ces milliers de petits hommes, petits dans leur contexte matériel de cette cathédrale d'acier, mais combien grands car ce sont eux qui nous ont hissés là où nous sommes.
Les mots ne viennent pas facilement pour parler de cela : c'est grand, très grand...

de quelle manière allons nous illustrer le parcours ?
La manière chronologique en suivant le sens de notre visite ? Ce sont les lieux qui dictent afin de faire voir aux visiteurs un maximum des éléments de l'usine.

Je lui préfèrerai un parcours des matières qui donnera une meilleure compréhension du fonctionnement de ce monstre. Car c'en est un ! Dans ces structures gigantesques, la silouhette de l'homme disparaît, il est comme une fourmi égarée.

Alors, on démarre avec une des dernières photos de la journée :
C'est ici, dans ces énormes casiers de béton qu'est déversé le minerai à partir de wagons-trémies

il sera soit conditionné comme tel, soit traité à l'agglomération :
petite diversion au sujet de l'agglomération, diverses techniques sont utilisées mais en gros, il s'agit d'agglomérer par cuisson, les fines des diverses composantes de la nourriture du monstre et les poussières de récupération.
Pour cela on fait passer un feuilletage dont la base est constituée d'aggloméré déjà réalisé sur lequel on dispose les ingrédients. La couche supérieure passe sous un chariot allumeur et au cours de l'avance du tapis sur lequel la pâte est disposée, une ventilation combinée avec cette avance fait progresser la cuisson



en bout de chaîne, la galette cuite à point (frittée) est réduite en morceaux par le "hérisson" et criblée
pour se retrouver en compagnie du minerai criblé, en attente dans des cases (toujours aussi grandes) sous toiture cette fois


on notera que la répartition dans ces cases se fait par wagonnet trémie qui court en hauteur sur une voie où on a prévu le butoir...

sous ces cases, de longues allées en sous sol sont parcourues par des bennes suspendues à un rail
le minerai conditionné y est déversé par gravité
et ces bennes prennent le départ vers la plateforme des gueulards


arrivées là, elles seront aiguillées vers un des six hauts-fourneaux dont la gueule affleure le plancher
on remarquera les quatre sorties des gaz réparties autour de la fermeture du gueulard


ce sont ces énormes canalisations de près de deux mètres de diamètre, qui donnent la silhouette caractéristique de l'usine sidérurgique
ces canalisations parcourues par le gaz produit par la combustion du coke, dont nous allons parler de suite, sont chargées d'énormément de poussières. Tout est fait pour les abandonner :
ça commence par le changement brusque d'orientation des tubes ascendants qui fait perdre de la vitesse aux gaz

ils passent ensuite au pot à poussières et dans la foulée au cyclone qui font, par turbulences, descendre encore la vitesse (les poussières sont bien entendu récupérées et dirigées vers l'agglomération)

depuis les cyclones, d'autres énormes macaronis vont les conduire aux épurateurs
ces gaz maintenant purifiés pourront rejoindre au choix :
les gazomètres où ils attendront un emploi ultérieur
ou brûlés mélangés avec du gaz de cokerie (car ce dernier a un pouvoir calorifique plus important) dans le puits de chauffage des cowpers

Ces cowpers seront ensuite parcourus par de l'air frais venu des soufflantes (nous en parlerons en fin de visite) poussé au travers du ruchage de réfractaire qui a été préalablement chauffé par la combustion.
Il faut donc au moins deux cowpers, un en chauffe et un qui après avoir été chauffé est parcouru par l'air qui sera insufflé à la base du haut-fourneau.
La grande cheminée sert à l'évacuation des fumées de la combustion chauffant le ruchage des cowpers

dans un second temps (demain si j'en ai le temps et le courage ?) nous nous retrouverons sur la plateforme des gueulards pour descendre le long d'une cuve de haut-fourneau, jusqu'au plancher de coulée ou nous abandonnerons la fonte et le laitier pour nous intéresser à ce qui subsiste des cokeries, et sortir par l'entrée du site : la salle des soufflantes.
à suivre

We visited a well preserved steel plant in Germany
This is the Völklingen plant.
It features a battery of six blast furnaces
I suggest you follow us in this steel cathedral

Visitamos una planta de acero bien conservada en Alemania
Esta es la planta Völklingen.
Cuenta con una batería de seis altos hornos
Sugiero que nos sigas en esta catedral de acero

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire