samedi 23 mai 2015

La Saga des Sagards

Une petite introduction s'impose :
Les Vosges sont (comme l' Ardenne) territoires forestiers. A défaut d'autres choses, l'arbre y pousse.
Cet état de fait a depuis bien longtemps conditionné l'activité humaine dans ces lieux. L'homme sait comment abattre l'arbre dont il a besoin, mais le débiter proprement est une autre affaire. En forêt, sur place, les scieurs de long doivent payer de leur sueur cet ouvrage. Il n'y avait aucune alternative jusqu'à l'avènement du moteur à explosion. Mais en site propre, en scierie, l'homme a su détourner à son profit l'énergie naturelle. Il s'est rapidement établi au long des cours d'eau et la roue a su capter la force du ruisseau. Je pense qu'il a mis un certain temps pour découvrir les vertus de l'excentrique, de la manivelle. Bref, de ce qui lui état nécessaire pour produire le mouvement de va et vien nécessaire au sciage. Mettons que cela date du moyen âge du XII éme siècle mais de façon très discrête. Mais à partir du XVI ème siècle toutes les régions boisées voient se développer ces établissements et le principe va persister jusqu'à l'aube du XX ème siècle.
Il y avait donc une profusion de petites scieries tout au long des cours d'eau dans les régions forrestières.
C'est une survivante de ces temps révolus que nous avons eu l'occasion de visiter. Nous avions bien programmé cela, mais il faut avouer que nous avons eu beaucoup, beaucoup de chance ce jeudi matin en trouvant la Hallière portes ouvertes avec une sympathique équipe de passionnés occupés d'installer un système de stockage d'électricité asservi à la roue à aubes.
Et parmi eux, se trouvait celui qui a restauré après incendie le système de la scierie. Bref, que du bonheur.
Nous avons donc pu, tout à l'aise parcourir les lieux, questionner, essayer de comprendre. Nous allons essayer de faire ici une petite présentation :
Situation tout d'abord : la scierie est au bord de la Plaine. Une rivière qui descend du massif du Donon vers la Meurthe
et sur le plan plus détaillé on remarquera par deux fois l'indication : stèle. Et une autre : abri.
On aura compris qu'ici passait la ligne de front entre 1914 et 1918, une autre raison de visiter ces lieux.

L'espace compris entre la scierie et la route reçoit le stock de grumes à scier.
Elles seront acheminées dans la scierie grâce aux rails qui arrivent à côté du chariot de sciage.
L'énergie est là, dans ce bassin de retenue
et c'est en actionnant cette roue que la force sera communiquée
Retour dans la scierie, une grume a été placée sur le chariot. Une première coupe donne l'assise pour continuer le débit dans de bonnes conditions.
la lame de scie est animée d'un mouvement de haut en bas pour la coupe. L'énergie est celle que lui donne son poids, l'énergie communiquée par la roue (via la manivelle) sert à remette le cadre de scie en position haute.
pour information des curieux, le bastaing qui se trouve au dessus de la grume à scier est là pour maintenir celle ci lors du  mouvement de relevage de la lame. Il y a plein d'autres détails que je ne donnerai pas d'abord parce la place manquerait et surtout parce que je les ignore. On peut les trouver dans un superbe ouvrage : Les scieries et les anciens sagards des Vosges aux éditions Créer.
Mais revenons à notre visite. Dans le ventre de la scierie...
Le mécanisme de gauche, est destiné à une scie à mettre d'épaisseur qui sort un produit plus calibré. Celui de droite, c'est le haut fer, celui qui taille l'arbre, son mécanisme est caché par le plancher qui canalise les tombées de sciure.
Le voici avec l'excentrique qui donne le mouvement alterné
Ce qui est aussi caché, c'est l'ensemble de roues dentées qui reçoit l'énergie de la roue hydraulique et qui la distribue aux divers postes de travail.
au fond débouche un escalier en grès massif  au long duquel suinte (cascade ?) une infiltration du bief qui est voisin. 
le pilier massif de grès sur lequel repose la poutre maîtresse qui soutient le haut fer.
les murs des bâtiments sont couverts de  bardeaux en épicéa des Vosges qui assurent la protection des intempéries et l'isolation.

we visited an old sawmill
Some pictures to try to explain the functioning

visitamos una antigua serrería
Algunas imágenes que tratan de explicar el funcionamiento

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