dimanche 20 octobre 2013

Pendant que l'époxy polymérise...

on ne se presse pas...la précipitation dans ce domaine est mère de tous les déboires. Je le sais.

Alors, on potasse un livre acheté récemment. J'en ai touché un mot ici il y a peu, c'est le bouquin édité par Taschen sur l'Art au XX ème siècle. Plus précisément j'ai commencé vers le milieu du livre la partie dédiée à la sculpture. Je ressens mieux les trois dimensions.
Cela commence avec deux figures qui marquent la charnière du siècle:
L'incontournable Rodin et le plus rond Maillol.
Pour Rodin, j'avancerais que je sens un peu d'où il vient, dans une page précédente je parlais de l'esclave de Michel-Ange encore un peu pris dans son bloc de marbre. Je retrouve dans certaines sculptures de Rodin cette maïeutique, par exemple dans la Main de Dieu (l'illustration jointe est tirée d'une page web http://www.coenwessel.nl/Rilke.html )
avec bien entendu énormément d'autres choses, des questions, des doutes, des révoltes sans doute. Je ne suis pas historien d'Art, j'apprends, j'essaye, et je partage. Mais ce que je retiens de Rodin, c'est ce hurlement qui ne s'exprime que par cette crispation si visible sur les corps nus. La main de Dieu, le tendon de son pouce, c'est normal ? Il frôle la crampe là Dieu...
Bien sûr, dans nos godasses, au fond de nos poches, c'est la même crispation, mais là, muette. Il y a beaucoup à admirer chez Rodin, à mon prochain passage j'essayerai d'aller rue de Varennes pour m'immerger.
Pour ce qui est de Maillol, je suis moins sensible sauf pour ce qui est de la sensualité qu'expriment certaines de ses œuvres.
Le livre ensuite m'a fait connaître deux sculpteurs allemands: Ernst Barlach et Wilhelm Lehmbruck.
Barlach soigne la ligne, il y a une sorte d'annonce de la sculpture épurée,avec des sujets qui parfois trahissent une filiation de gargouilles de cathédrales,  mais il n'y a pas que ça. Il a connu la Grande Guerre et fatalement n'en est pas sorti indemne. Comme Dix et des tas d'autres il est marqué, le ciel lui est tombé sur la tête et on voit que sa confiance en a pris un coup.






(http://fraulyon.edu.glogster.com/ernst-barlach et https://www.brooklynmuseum.org/opencollection/objects/70684/Kneeling_Woman_with_Dying_Child_Kniende_Frau_mit_sterbenden_Kind)
Avec Lehmbruck, on retrouve les victimes de la boucherie célébrée par ceux qui ont bénéficié d'un bon abri. Son service dans un hôpital militaire l'a inévitablement conduit au suicide. C'est compréhensible quand on regarde son oeuvre:
http://www.kunsttrip.nl/steden/duisburg/Wilhelm-Lehmbruck-Museum%20duisburg.htm

Avant que le livre n'aborde la révolution de l'Abstraction et du Décalage Cubiste, il traite encore de quelques sculpteurs dont l'oeuvre s'est continuée dans le siècle et que j'ignorais. Parmi eux, l'Italien Marino Marini.
Et là, je peux avouer le coup de foudre pour certains de ses couples Cheval/cavalier, on ne peut pas dire que ça pète d'optimisme, mais que c'est beau !
J'ai plusieurs fois abordé plus haut la Grande Guerre. Son centenaire arrive, on en reparlera de cet événement majeur de notre histoire. On en reparlera parce que cela donnera l'occasion à certains de se faire du cash avec le sujet.
J'en reparlerai parce que cette tragédie m'impressionne beaucoup.
J'espère que cette digression artistique a permis à mon époxy de durcir, mais on y reviendra au décours de la lecture du livre.

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