mercredi 10 juin 2015

Duraille le rail

Méfiez vous, il somnole. Il est vieux et rouillé ?
Il a encore plus d'un tour dans son sac. Suivez nous.
Ce mardi, en route pour Bruxelles.
En fait, en route pour Yvoir où nous laissons la voiture avant que d'y monter dans un train.
Pourquoi Yvoir ? Pourquoi pas Dinant ?
C'est compliqué, sois belge et tais toi...
Bref si je parle du matin, c'est seulement pour introduire le sujet. Parce que le matin, tout s'est bien déroulé, nous avons pris correspondance en gare de Namur abandonnant l'automotrice qui nous véhiculait jusque là. La raison : les premières y  sont très élémentaires, place réduite et sièges placés en dépit du bon sens par rapport au vitrage... à la limite les secondes sont aussi bien sinon mieux.
Donc, quinze minutes après le départ de notre premier train (que nous devions de toute façon quitter à Schaerbeek - ne me demandez pas où se trouve Schaerbeek, je ne veux pas vous infliger cette explication ) quinze minutes plus tard donc nous prenions place dans la voiture de première du train qui venant de Liège Palais allait nous conduire jusqu'à Bruxelles Midi. LA gare.
Cette voiture est un ancêtre, c'est une M4 des années 70. Si elle n'a pas d'écran d'affichage (des retards prévus, prévisibles ou même certains ) elle affiche un confort certain. 
Jugez.
Là, meilleur confort, plus d'espace, un environnement moins spartiate que dans l'espèce de bus de ramassage que nous avons quitté et dont voici le portrait
Non... ce n'est pas sa tenue d'origine. Des peinturlureurs débiles se sont exprimés là. Vous me direz que ça lui va bien ? 
J'admet, mais uniquement vu de l'extérieur, parce que si ça vous tente un voyage dans une atmosphère spéléologique vous serez satisfaits. Sinon...
Tant qu'à parler spéléo, voici encore une autre vue des supports du sol ferroviaire de Bruxelles Midi. On a vraiment un grand choix de poutrelles.Nous sommes ici dans un couloir sous voies assez latéral et en heure creuse ce qui explique que j'ai pu éviter le fourmillement.
On va rapidement dépasser les Puces, le Strofilia habituel, les achats obligés et de plaisir, pour seulement, au sujet de Bruxelles, parler d'un thé à la menthe fabuleux que nous avons dégusté en terrasse, regardant bêtement l'engorgement des trains sur le pont (pourtant vaste) qui enjambe le boulevard. Cela en attente de l'heure de notre train du retour
Pourquoi un thé à la menthe ?
T'es à Bruxelles et tu bois du thé à la menthe toi ?
Bon... là encore faut expliquer : si j'ai écrit Bruxelles Midi, c'est parce que c'est au Sud (d'ailleurs cela se nomme aussi Brussel Zuid) et quand vous allez du centre vers le Midi vous avez à un certain moment la nette sensation d'avoir passé la Méditerranée à pieds secs. La Méditerranée... au moins...
C'est pas vraiment Barbès, mais un peu quand même.
Tout cela dit, nous devons admettre que nous aimons bien. Au moins on trouve des commerces "normaux" des légumiers, des poissonniers, des pâtisseries plus délicieuses que les nôtres... et des établissements où on peut prendre le thé (une bière serait sans doute prendre un risque...)
Ce n'est pas comme dans les rues "chic" du centre, là où tu trouves des magasins de sacs, des magasins de fringues, des chaussures, des téléphones dernier cri, encore des sacs, des fringues (aussi moches que les précédentes) du chocolat (en pagaille) une pharmacie (tiens) des fringues des parfums de la pseudo technologie (bon... si vous êtes pas encore malades, vous le serez jamais et c'est pas la peine que je continue. Mais si vous avez compris le fond, si vous avez touché le fond, alors on peut continuer )

La dernière gorgée de thé avalée, il nous a fallu rentrer.
Un train pour une autre destination que la nôtre occupait encore la voie. En instance de départ.
L'instance a duré... un certain temps. La raison en était qu'un technicien venait d'effectuer un dépannage sur une voiture devant laquelle le chef de train, le chef de quai et lui même étaient encore en conférence. Mais sans doute, le signal n'était pas encore donné et ils occupaient ainsi le temps de l'attente. Le train a tout de même fini par quitter le quai et nous avons pu prendre la place du chef de train dans la conversation : le technicien nous a raconté qu'il était le seul responsable de service pour les problèmes pouvant survenir sur n'importe laquelle des 21 voies à quai de la gare (et aux heures des quelles je vous parle il faut compter un mouvement toutes les 4 minutes sur chaque voie...) Question de compression de personnel. Mais que ce brave technicien se rassure, je suis certain que deux ou trois nouveaux directeurs, managers ou autres trucs du genre veillent sur son travail.
C'est le progrès, faut faire avec... Ah...oui... j'oubliais, les outils étaient rangés sur un petit muret derrière nous : un marteau de menuisier et un pied-de-biche. Qui veut peut.

Notre train est arrivé à quai. A l'heure ou quasi, et nous nous sommes lancés dans la grande aventure duraille.
Les secondes, les minutes ont commencé à s'accumuler  dans le compte du retard pris. Tout ceci très logiquement au regard de la densité du trafic. Les minutes, mais pas trop...
Soudain aux environs de Genval, nous venions de dépasser le lac avec son jet d'eau qui vous fait croire être à Genève, et ... ralentissement.
Ralentissement, mais annonce. Communication, Important à notre époque la communication. Çà va pas, mais on essaye de t'expliquer pourquoi... enfin, on essaye de te donner une bonne raison :
Des trains qui nous précèdent sont retenus en gare d' Ottignies, alors on ne va pas leur rentrer dans le derrière tout de même ! 
Des gens ont été signalés marchant sur la voie (ou à proximité) alors tout s'arrête, le temps de vérifier.
Cela a pris un certain temps, mais on a fini par s'arrêter nous aussi en gare d' Ottignies. Et à notre vif soulagement nous en sommes repartis.
A une allure restreinte cela va de soi vu le nombre de trains qui devaient se suivre à la queue-leu-leu.
Inutile de préciser que la correspondance n'était plus au rendez-vous. Un rapide coup d’œil au tableau électronique d'affichage présent sur chaque quai à Namur nous apprend que nous avons un train pour Dinant une vingtaine de minutes plus tard en voie 6.

Cela nous laisse le temps de découvrir les nouveaux (nouveaux pour nous) aménagements de la gare. Rien à dire, c'est bien, 
L'âme de la gare a été préservée et c'est drôlement bien fait : vastes espaces de circulation, accès spectaculaire, signalétique...tout quoi...
signalétique, tiens, justement ça va être l'heure, où est la voie 6 ?
On trouve facilement, on y descend et un train est là, voie 6. Mais c'est un train pour Ottignies qui attend le signal. Le chef de train et le chef de quai discutent . Il n'y a pas de technicien... ouf !
Nous nous mêlons discrètement aux propos, nous leur expliquons la saga des piétons (supposés) du rail entre Ottignies et Gembloux. Lorsque nous leur apprenons que nous attendons que le train dégage afin que puisse arriver le nôtre, ils nous demandent où nous allons... et nous apprennent que non, le train pour Dinant ce n'est pas voie 6, mais voie 9 et qu'il va partir d'une seconde l'autre.
Ça nous a rajeuni, ce n'est vraiment pas la première fois que nous "attrapons" un train à la volée en gare de Namur, mais ce genre d'exercice n'est plus de notre âge.
Voilà... nous avons retrouvé notre véhicule sur le parking de la gare d'Yvoir. Parking déjà bien déserté, nous étions des dernières vagues.
Tous ces avatars, qui sont loin d'être exceptionnels, me portent à me poser des questions sur l'avenir du transport ferroviaire.
Et j'ai peut être trouvé une réponse dans cette gare d' Yvoir justement

 railway's adventure in Belgium

La aventura de ferrocarril en Bélgica

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