jeudi 22 septembre 2016

anabois 9 et sommaire

une patte après l'autre, bûche sur bûche, je vais continuer ce relevé des bois courants (ou à peu près courants) dont j'ai disposé pour établir une sorte de catalogue appuié sur l'ouvrage de J.Venet

pour mémoire j'établis la liste des bois déjà illustrés dans le contexte des pages "anabois" ceci peut servir de sommaire afin de trouver plus précisément la page où est traité le bois en question

prunellier - blackthorn

aubépine - hawthorn
cotonéaster - cotoneaster
néflier - medlar
cognassier - quince tree
poirier - pear tree
cormier - service tree

sorbier - rowan
pommier - aple tree
amélanchier - shadbush
merisier - wild cherry
prunier - plum tree
mirabellier - plum tree
amandier - almond
abricotier - apricot
laurier-cerise - cherry laurel

buddleia - butterfly-bush
robinier - black locust
cytise - golden rain
genêt - broom
glycine - wisteria

olivier - olive
frêne - ash
lilas - lilac
troene - privet
forsythia
filaire
micocoulier - hackberrie
orme - elm

bouleau - birch
aulne - alder
noisetier - hazel
charme - hornbeam
érables - maples

bruyère - briar
buis - boxwood
fusain - common spindle
houx - holly
cornouiller - dogwood
noyer  - wallnut tree
sureau  - elder

sumac
pistachier   - mastic
nerprun  - Mediterranean buckthorn
argousier - sea buckthorn
magnolia

et certains arrivés tardifs que j'ai introduits dans des pages ultérieures


figuier
viorne obier
peuplier tremble
tamaris
métaséquoia
lierre

orange des osages  osage orange

et dans cette page :
hêtre  - beech
châtaignier
chênes  - oaks
platane  - plane
eucalyptus  - gum tree
tilleul  - lime tree
marronnier  - horse chessnut
saule  - willow

Tous ces bois, courants ou moins courants , du Nord et parfois du Sud , solitaires ou en petits pelotons, me font un peu penser au peloton étiré du tour de France lors d'une étape de montagne...
Alors, voici venir un regroupement plus important
les Fagacées c'est dans la forêt française la plus importante famille puisqu'elle comprend les genres Fagus, Quercus et Castanea

le hêtre Fagus sylvatica
Bois homogène, cernes soulignés seulement par la présence d'une zone de fibres aplaties et à parois épaisses sur le bord extérieur de la zone finale.
Contour des cernes formant de petits arcs de cercle entre les rayons larges successifs.
La largeur des cernes varie selon la provenance, mais aussi la taille et le pourcentage de vaisseaux qui parfois constituent au début de la zone initiale une zone à plus forte concentration que dans le reste du cerne.
Rayons ligneux rectilignes mais d'épaisseurs diverses. A côté de rayons larges, existent des rayons fins.
En section radiale, les rayons ligneux donnent des mailles très apparentes à cause de leur couleur et de leurs hauteurs inégales.
En section tangentielle, les rayons ligneux donnent de petites plages lenticulaires (coupe en travers des rayons) de hauteurs et d'épaisseurs diverses visibles à l’œil nu.
Vaisseaux de petit diamètre variant quelque peu suivant les stations. Pores nombreux variant aussi selon les stations. Pas de groupements ni d'alignements réels.
Parenchyme non apparent.
Tissu fibreux variant en raison inverse de la porosité, parfois très abondant chez les hêtres à bois durs.
Pas de duramen distinct mais parfois présence d'un faux duramen plus foncé avec un contour en étoile ou en festons arrondis
Le bois de hêtre ressemble beaucoup au bois de platane
de densité variable selon les provenances, les provenances méridionales étant les plus lourdes et les plus dures.
Utilisations variées et nombreuses, c'est vraiment le bois à tout faire et quand je l'ai sous la main c'est un choix pour les martyrs.

le châtaignier Castanea sativa
soit en verger pour la production de fruits, soit en taillis
Bois hétérogène à Zone Initiale Poreuse bien différenciée. Largeur des cernes en fonction de la station
plus la largeur des cernes estélevée, plus en général la texture est forte. Mais alors, fréquemment,la dureté du bois d'été est un peu plus faible que dans les bois à accroissement moins larges.
Rayons ligneux très fins, invisibles à l'oeil nu.
Dans la zone initiale, les pores sont larges avec présence de thylles, nettement plus fins en zone finale où ils sont groupés en alignements flexueux, coudés obliques puis radiaux. Aspect dendritique nettement visible de ces alignements enrobés de parenchyme.
Tissu fibreux abondant
Mathieu souligne la proximité d'aspect avec le bois du chêne en soulignant toutefois une densité un peu inférieure et l'absence des gros rayons ligneux bien visibles chez le chêne (même dans un très petit échantillon)
Bois de densité assez élevée suivant les provenances (Mathieu 0.551-0.742)
Les usages sont nombreux et proches de ceux du chêne
Chez Lieutaghi :
... le châtaignier donne un bois nerveux, très élastique, très résistant, d'une fente facile. Il est très durable si employé à couvert (ou en hygrométrie constante ; en attestent les canalisations en châtaignier du Limousin ou des Cévennes). Sur pied il a l'inconvénient de s'altérer au coeur.

le chêne (pédonculé, rouvre)  Quercus pedunculata, sessiflora
 les bois des chênes se ressemblent, ce sont des bois hétérogène à Zone Initiale Poreuse bien marquée.
Le contour des cernes est assez régulièrement circulaire chez les individus des régions froides et tend à devenir plus sinueux dans le Midi.
La texture est en rapport avec la largeur des cernes. Mais chez les provenances de l'Ouest, la densité du bois d'été est plus faible que chez certaines provenances continentales. Ceci est en relation avec le pourcentage relatif de vaisseaux et de tissu fibreux dans le bois d'été, décelable facilement à la loupe.

Rayons ligneux inégaux : les uns larges parfaitement visibles à l’œil nu, les autres fins décelable à la loupe uniquement.
Les rayons ligneux se voient très nettement à l’œil nu en section radiale (mailles hautes et brillantes) et apparaissent en section tangentielle, sous forme de plages elliptiques parfois très allongées dans le sens axial.
Chez les espèces et provenances méridionales, les rayons ligneux ont tendance à être nombreux,larges, s'élargissant du centre à la périphérie, et flexueux.
Il semble aussi que le nombre de rayons augmente quelque peu avec la texture

Pores de la zone initiale très gros contenant des thylles (mais beaucoup moins que chez le robinier)
Pores de la zone finale petits mais visibles à l’œil nu, constituant des alignements radiaux "en diabolo" constitués de  deux plages triangulaires opposées par le sommet s'épanouissant vers l'extérieur. Le calibre des pores diminuant vers l'extérieur.
 Pour ce qui est de l'usage de ce bois, il est très large et je ne retiendrai qu'un emploi quasi dédié : la tonnellerie

le chêne rouge d'Amérique  Quercus rubra, boréalis
Ce qui va le distinguer immédiatement sur pied c'est son feuillage à lobes pointus. Ce qui va le distinguer en coupe transversale, ce sont ses pores de ZIP largement ouverts
mais suivons Venet.
Les gros pores sont obturés par la finition au shellac
Chez Q.boréalis, les vaisseaux du bois d'été constituent simplement une ou deux lignes ou plages radiales (entre deux rayons larges) formées de vaisseaux de moyenne à petite  taille, de diamètre décroissant de la zone initiale à la zone finale. Il n'y a pas de plage de vaisseaux très fins sur le bord externe du cerne.
Les alignements sont rectilignes.
Parenchyme enrobant les alignements de vaisseaux du bois d'été et formant ainsi de très fines lignes tangentielles au sein des plages de tissu fibreux (lesquelles donnent avec les rayons fins un dessin réticulé)

le chêne vert Quercus ilex
Réduction de la ZIP, parfois seulement matérialisée par la présence de pores légèrement plus gros que ceux de la zone finale
Et comme les rayons ligneux sont nombreux et très larges, il n'y a pas réellement de zone poreuse annulaire continue. La porosité est plus grande dans les provenances sud-océaniques que méditerranéennes.
La forme générale des cernes est souvent irrégulière, le contour est sinueux.
Les rayons ligneux sont nombreux, inégaux, flexueux, parfois très larges.
Les pores constituent des lignes radiales, dessinant comme des pointillés. Entre les rayons larges, il y a une ou deux lignes de pores.
Parenchyme presqu'exclusivement tangentiel sous forme d'arcs de cercle très fins parfois visibles dans dans la partie externe de la zone finale où le tissu fibreux est plus abondant
Duramen brun rouge, plus ou moins foncé
Bois très dense, très dur à retrait élevé. Très difficile à travailler.

Voyons chez Lieutaghi :
A peu près inusité de nos jours, le bois de l'Yeuse ne saurait avoir les emplois de celui des grands chênes du Nord, mais il n'est pas sans intérêt. C'est un bois très dur, très compact, très homogène et l'un des plus lourds de nos climats (densité 0.9 à 1.18 d'après Mathieu) ses accroissements annuels sont peu visibles et l'aubier passe insensiblement au bois parfait...
Il est bien rare de trouver du bois d'Yeuse de belle taille et, sauf sans doute dans l'Antiquité, il n'a jamais servi qu'à des emplois ou sa résistance aux frottements le faisait préférer.
Le chêne vert est longtemps resté un bois de charronnage apprécié.
 On en fait aussi des rabots et des varlopes, des dents d'engrenage, des poulies de bateaux, des boules à jouer, des manches d'outils très solides et d'une grande durée.
Ce bois reçoit un poli admirable et inaltérable (Pline mentionne déjà son emploi en placage) c'est un des meilleurs sinon le meilleur des bois de chauffage et cette qualité n'a pas peu contribué à l'extinction des chênaies vertes...

les Platanacées
le platane  Platanus acerifolia
Bois homogène, mais le cerne est souligné sur son bord externe par quelques couches de fibres aplaties et à parois épaisses.
Aux points d'intersection des cernes et des rayons ligneux, se trouvent des amas noduleux de tissus.
Les accroissements dessinent comme de petits arcs de cercle entre les rayons épais, ce qui donne au contour des cernes une forme sinueuse.
Rayons ligneux épais, parfaitement visibles à l’œil nu, moins inégaux que ceux du hêtre. De couleur un peu plus foncée que le reste des tissus. En section radiale, larges et nombreuses mailles rouge-brun.
En section tangentielle, les section des rayons ligneux apparaissent également très nettement, beaucoup mieux que dans le hêtre et elles sont moins inégales que chez cette essence.
Pores nombreux et dispersés assez fins et légèrement plus nombreux dans la zone initiale.
Bois de densité assez forte (0.642 à 0.782 suivant Mathieu), dureté comparable à celle du hêtre

Utilisation comme le hêtre, les provenances méridionales sont plus appréciées.
Lieuthagi cite :menuiserie, ébénisterie, crosses de fusils, instruments de mesureç règles, équerres) jouets et ustensiles ménagers.

et parmi les Myrtacées
l'eucalyptus
un certain nombre d'eucalyptus sont cultivés en France, mais ils sont en général périodiquement éliminés par de fortes gelées. Leurs bois sont assez différents de ceux qui proviennent d'autres régions du globe, en particulier d'Australie.
Le bois de cet exemplaire a été ramassé dans l'île de Ténérife.
Les accroissements sont en général larges, mais peu distincts par suite de l'absence d'une Zone Initiale Poreuse différenciée.
La porosité varie même, souvent de façon assez irrégulière au cours de la saison de végétation
Le bord externe de la zone finale est plus dense, plus coloré, plus riche en tissus fibreux, mais il existe aussi parfois des zones tangentielles de tissu fibreux à l'intérieur du cerne.
Les pores constituent parfois des petits groupements radiaux, linéaires ou en courts arcs de cercle, qui forment presque toujours des alignements plus ou moins radiaux obliques ou en zig-zag enrobés de parenchyme
Les pores sont perceptibles à la loupe. Beaucoup envahis de thylles ou de sécrétions.
Odeur particulière.
Les rayons ligneux sont extrêmement fins à peine perceptibles.
La couleur est claire
Le bois est dur, nerveux avec contrefil fréquent, la densité varie de 0.5 0.7.


Après un peloton de durs (si, ce sont des bois durs) quelques isolés plus tendres qui ne sont pas souvent le choix du tourneur :

les Tiliacées représentées en France par le tilleul Tilia platyphyllos
Bois homogène. Zones d'accroissement légèrement soulignées par une zone de parenchyme terminal et par une certaine porosité initiale (zone semi-poreuse) les pores de la zone initiale ayant toutefois à peu près la même taille que ceux de la zone finale.
Rayons ligneux continus, fins, visibles à la loupe en section transversale et donnant en section radiale de très fines mailles rousses perceptibles à la loupe.
Pores épais, nombreux,  quelques groupements radiaux
Bois jaunâtre ou roussâtre, rarement blanchâtre ou rosâtreBois léger, tendre, facile à travailler.
Attention, là je place un bémol :  tourner du tilleul frais n'est pas un réel plaisir, la consistance se rapprochant de celle du carton humide, même un bon affûtage a tendance à accumuler les bouts de fibres et c'est une punition que de dégager régulièrement la gorge des gouges...
Retrait moyen, bois peu déformable et assez durable, peu attaqué par les vrillettes.

Usages très nombreux :panneaux, décors, menuiserie et ébénisterie légère, moulages de fonderie, tournerie etc...

Chez Lieutaghi je trouve :
...très tendre, peu résistant peu durable, le bois des tilleuls n'est pa sdépourvu de qualités : il travaille fort peu. Son homogénéité en permet la coupe aisée en tous sens, le rend apte au travail du tour (avec les réserves que j'émets pour ma part) C'est un bois de moulure, de sculpture, de modelage. On en fait des charpentes de meubles, des bobines de filatures, des sabots et des talons de chaussures ; des touches de piano, des crayons, des allumettes etc...

les Hippocastanacées avec le marronnier d'inde Aesculus hippocastanum

Son bois est très homogène. Les zones d’accroissement sont difficiles à distinguer, sauf parfois par une porosité un peu plus grande sur le bord interne de la zone initiale (apparence de zone semi-  poreuse) et par une zone de parenchyme terminal.
Les rayons ligneux sont fins, visibles à la loupe et dessinent une fine maillure très régulière en section
Les fibres sont à lumens relativement larges, perceptibles à la loupe
Le parenchyme est surtout terminal.transversale
Le bois est de couleur blanc laiteux, d'aspect soyeux, parfois à reflets. Il est tendre, très léger (0.536), facile à travailler au couteau. ses usages sont peu importants : pyrogravure, orthopédie, boîtes, etc...


Lieutaghi :
Le bois de marronnier d'Inde, blanc-jaunâtre, mou, sans durée, se prêtant mal au travail est dit Mathieu "l'un des plus mauvais que l'on puisse produire soit pour l'industrie, soit pour le chauffage" On l'emploie bien peu, si ce n'est parfois à faire des cageots à fruits ou à légumes.

les Salicacées comptent de nombreux représentants du genre saule. Je n'ai touché qu'à une espèce
le saule marsault Salix caprea
bois homogène avec parfois une ligne de pores tangents au début de la zone initiale ou une zone initiale à concentration des vaisseaux plus forte
Rayons ligneux imperceptibles à la loupe peu nombreux, parfois légèrement plus colorés que le reste du bois et alors perceptibles.
Vaisseaux constituant parfois des petits groupes radiaux (mais beaucoup moins nettement que chez les peupliers)
Plus fréquemment petits groupes obliques créant en section transversale comme une sorte de trame dendritique.
Présence d'une fine zone de parenchyme terminal et parfois de tâches médulaires ou de plages tangentielles "veinant" légèrement le bois.
Bois clairs plus colorés au centre.
Le bois des saules ressemble beaucoup à celui des peupliers mais les groupes radiaux de vaisseaux y sont moins nombreux (on verra le peuplier lorsque je l'ajouterai)

Densité faible, dureté faible.
Usage en panneaux plaqués et anciennement en saboterie
Lieutaghi ajoute :
Dans les pays de marais pauvres en bois d’œuvre, on l'employait en tonnellerie.

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