mercredi 22 avril 2020

le point sur Vireux en décembre 2019

Date = fin décembre 2019

Après une assez longue pause, le moment est sans doute venu de s'intéresser à nouveau à cette défunte usine sidérurgique que j'essaye de faire un peu revivre à l'échelle 1/160.
Afin de reprendre pied, un petit rappel s'impose :

La vue aérienne qui date de 1961 va nous servir de canevas.
La crevasse grise qui la parcourt de bas en haut objective la limite côté Meuse de ce qui est déjà en voie de construction.Ce qui est à gauche, c'est un module en projet.
Le point 1 représente le haut fourneau qui a été ripé de son emplacement visible par son socle rond. Le point 2, ce sont les deux cowpers et leur cheminée ripés de même et pour la même raison : trouver leur place sur la surface d'un module 60 x 40 aux côtés du bâtiment survivant et des cases à minerai survivantes également et qu'on distingue dans la partie droite de la photo.
Au point 3, j'ai inventé de toutes pièces un circuit de dépoussiérage et lavage des gaz, c'était obligatoire...

Le point 4 nous fait passer sur le module qui prolongera l'usine vers la Meuse. C'est là que je situerai un château d'eau enfin découvert grâce à la forme de sa cuve et à son ombre projetée sur une autre photo. (décision modifiée plus tard après découverte des preuves de 4 cowpers. voir en 2020)
Abusé par la forme ronde renforcée d'un croisillon, j'avais d'abord cru à une cheminée. C'est de cette façon que j'ai su qu'il était construit sur poutrelles béton.
Le bâtiment voisin va logiquement devenir le bâtiment des pompes. Aucune photo n'étant disponible, je me réfère à une illustration de ce qui existait dans le genre à Hussigny. C'est dans le ton.

Le point 5, c'est le pont d'accès ferroviaire à l'usine. En réalité cela se présentait de cette manière, mais à cent cinquante mètres en aval.

Ce pont permettait l'accès des convois de matières et la sortie des produits semi-finis ou finis  fabriqués dans l'usine. Les wagons devaient longer une partie de l'aciérie et s'enrouler autour du site des laminoirs avant de pouvoir rebrousser vers le grill visible en partie gauche de la photo. Il leur était possible de monter au ,  plateau qui surplombe le groupe haut fourneau,
cheminement qui occupe les deux autres modules qui sont à la droite de notre vue aérienne.

Sur ces deux modules sont également représentés le point 7 qui est un grill de stockage des matières, et le crassier sur le versant du plateau.

A l'endroit que j'ai choisi, un pont routier permet maintenant d'accéder au site démantelé, il n'y a plus trace du château d'eau ni du bâtiment voisin.

Le point 6 est comme le 3 une pure déduction personnelle. Partant du principe que les gaz après avoir été lavés devaient bien être stockés. C'est la raison pour laquelle j'ai essayé de reproduire un gazomètre. Je suis certain de ne jamais en trouver trace aussi j'ai pris exemple sur celui qui subsiste tant bien que mal à la défunte cokerie d'Anderlues. Sa taille raisonnable le rend plausible ici. Nous parlons d'un module en projet.

Le module sur lequel on trouve les points 4 (5) et 6 sera essentiellement un module qui permettra aux convois d'entrer dans le cœur de l'usine, de rejoindre les lieux d’approvisionnement.
Il permettra à la fonte de passer rapidement du Haut Fourneau à l'aciérie et aux lingots de sortir de l'aciérie pour être amenés aux laminoirs (que je ne pense pas représenter, c'est trop vaste).
Il permettra aux cuves de laitier d'être acheminées vers le crassier.
En réalité ce carrefour ferroviaire existait et était assez réduit en espace, difficile de le représenter tel quel.

Mais le château d'eau pose certaines questions :
1/ la hauteur à laquelle se trouve la cuve ne permet pas une alimentation par gravité de l'installation de refroidissement du HF, sinon par pompes. Sur l'encyclopédie de Jacques Corbion

je découvre  (extraits):
EAU DE REFROIDISSEMENT :
 Exp.désignant l’ensemble de la masse de l’eau ruisselant sur le blindage et circulant dans les
pièces Creuses du H.F.
 si, à l’origine, cette eau était brute -c’est-à-dire non traitée-, il s’est peu à peu avéré nécessaire de disposer
de qualités d’eaux différentes selon les services attendus ou les zones à refroidir des H.F.

Les quantités mises en œuvre sont souvent très importantes.
. Au D4 de DUNKERQUE, les débits d'Eau sont les suivants, rappelle M. BURTEAUX:
Installation ...................................    Cons. m3/h
Lavage de Gaz ........................................    2.200
Plaques de Refroidissement ..................      4.000
Ruissellement du Creuset .......................    2.100
Tuyères ...................................................    1.320
Vannes à Vent chaud ................................     600

EAU SURPRESSÉE :
Au H.F. désigne un réseau d’eau dans lequel, la pression du circuit normal est relevée grâce à l’emploi de
pompe.
. Un stagiaire d’HAGONDANGE, présent à la S.M.N., en Janv. 1974, écrit: "Le refroidissement des H.Fx ... Un circuit complémentaire dit circuit ‘eau surpressée’ permet l’alimentation des boîtes fermées et les niveaux supérieurs de la cuve ainsi que l’arrosage au gueulard.
La pression du circuit eau surpressée est de 6 bars au niveau des pompes qui se trouvent à côté du plancher de coulée

CHÂTEAU (d'Eau) :
"Construction en maçonnerie en forme de tour, dont la partie supérieure est constituée d'un Réservoir alimentant par gravité, soit par des pompes, soit un circuit particulier."
. Aux H.Fx, il sert principalement, en cas de rupture de grosse conduite, à alimenter les pièces creuses par gravité pendant quelques minutes.
Le personnel doit alors prendre toutes dispositions pour arrêter ou ralentir très fortement les H.Fx en marche, tout en gardant la sécurité sur le réseau Gaz. La vidange d'un tel ensemble entraîne des déplacements de dépôts de boues propres à hâter la destruction de toutes les pièces creuses que le manque éventuel d'eau aura épargnées...
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Voilà pourquoi, je me suis dit qu'un second château d'eau était nécessaire. Comme le gazomètre on n'en trouvera pas de trace. Si les exploitants précédents avaient voulu établir une réserve, ils auraient facilement pu utiliser le niveau du plateau, mais aucune photo aérienne ne révèle de trace.
Seulement des voies de garage et des tas de produits genre charbon, minerais ou autres.
Et puis, ce plateau est hors modules et j'ai déjà du faire des déménagements de circonstance...
Alors, un peu plus haut dans la vallée de la Meuse, j'ai trouvé un château d'eau qui a participé d'une usine métallurgique, les Forges et Aciéries Thomé-Cromback en bord de Meuse à Nouzonville.
Il en reste aussi un dans la friche de la centrale de Glaire aux portes de Sedan

Cet édifice ferait en plus un bel endroit pour y peindre : Forges de Vireux. Ça se faisait fréquemment.
Voici celui de Nouzonville, construction béton, cuve assez simple. L'accès au toit se fait par escalier et échelle intérieurs dont je n'ai aucune idée, mais ce n'est pas important. Sur certaines prises de vue aériennes on distingue seulement en sombre le trou du puits interne. Les tubes sont aussi internes,
bref, que du bonheur.
La porte d'accès, je n'en ai aucune idée mais il doit s'agir d'une simple porte.

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