mercredi 31 mars 2021

Au four et au moulin

Et bien, non, il n'y a pas de moule hein !
ici, j'ai rien piqué à personne... ;-)

Sur le bord gauche d'une illustration du stand des convertisseurs avec les mesures attendues et obtenues, on remarque une construction en briques.
Il s'agit du projet dessiné d'un four siemens-Martin. Cet équipement était présent dans l'aciérie de Vireux.

Commençons par parler de ce qu'est un four Siemens-Martin : 
Inventé à peu près en même temps que les convertisseurs Bessemer et un peu antérieur au convertisseur Thomas (la différence entre ces deux derniers étant seulement la nature du revêtement réfractaire), il ne transforme pas non plus du minerai, on le nourrit avec de la ferraille et de l'acier déjà pré-élaboré au convertisseur ou même de la fonte...
C'est un système classique de four : l'air chauffé par des brûleurs passe dans une chambre où se trouve le métal à élaborer. Élaborer, cela signifie lui faire des ajouts d'éléments qui vont le transformer en "acier spécial" dont la formule est plus précisément connue.
L'astuce  de Siemens dont le brevet est développé par Martin est de chauffer un ruchage réfractaire avec l'air chaud qui a fait fonction dans le four, et, à intervalles lorsque ces réfractaires sont suffisamment chauffés, on inverse le flux de façon à récupérer les précieuses calories. On valorise ainsi ce qui était perdu dans un four à réverbère ou un four à puddler.

Ne nous enlisons pas dans les détails, voyons comment bâtir quelque chose qui puisse prendre place dans l'aciérie de Vireux avec l'aspect d'un four Martin tout en restant plus ou moins dans la perspective de ma photo de l'intérieur du bâtiment.
D'abord à quoi ressemble un four Martin que les anglo-saxons appellent "Open Hearth Furnace"  ?
en voilà un, c'est lui qui va plus ou moins m'inspirer
et le détail d'un type de porte à guillotine où un ouvrier bâtit une digue en chaux afin d'étanchéifier le seuil après chargement
avant de passer au modélisme, je voudrais aborder deux questions qui me taraudaient :
    1/ je savais comment on charge le four avec de la ferraille, un tracteur porte et introduit un auget qui pivote pour vider son chargement. Mais pour introduire du métal déjà liquide ?
Simplement on dépose à l'aide du pont ou d'un véhicule dédié un lourd entonnoir "étudié pour" et certainement tapissé de réfractaire devant l'entrée du four. C'est aussi simple...

    2/ toujours d'un point de vue pratique, comment fait on pour récupérer le métal en fusion ?
Deux façons, d'abord le plus simple et je signale que c'est cette manière qui devait exister à Vireux, un groupe d'ouvriers manipulent un long et lourd ringard au travers du hublot afin de déboucher un trou de coulée bien visible sur les schéma qui précède. Ça coule dans la poche spéciale qui servira pour couler les lingots, cette poche possède un trop-plein qui déverse le laitier surnageant dans une cuve.
Plus lourd, le four est construit en rocking-chair sur des galets et bascule pour se vider. 
Je n'ai trouvé ce genre de construction que dans les ruines d'une aciérie de Birmingham AL...


certain que cela n'avait pas sa place à Vireux
 
Le dessin qui va commander la construction, 
on va vite se rendre compte que la réalisation n'a pas suivi le plan à la lettre
J'ai récupéré les plaques de briques sur une voûte de soutènement dont je n'ai pas l'utilité. Elles sont plus grandes que les briques Kibri, mais c'est ce que je cherche, les réfractaires ont souvent des dimensions plus importantes que la brique maçon.
les coulisses pour les portes sont en profilés Evergreen, je n'ai pas oublié les regards dans le bas de chaque porte et j'ai prévu d'en avoir une levée, ce qui n'avait pas été prévu au départ. Pour cela j'ai creusé au gabarit de l'ouverture un conduit qui pourra recevoir une led. Après réflexion, les regards ont été eux aussi tunnélisés car sur toutes les photos on y voit briller le feu jaune-blanc du métal en fusion.
Après, j'ai du m'occuper des poulies de renvoi des chaînes des portes. 
Sur le plan j'avais noté un diamètre de 7 mm pour ces poulies de renvoi, mais c'était trop peu pour avoir une montée depuis la porte et une descente dans le puits de chaîne plus ou moins parallèles.
Je suis passé à 8 mm sinon je devais jouer sur deux poulies et là ça devenait petit...
un petit coup de primer gris et il est temps de penser au raccord avec les convertisseurs Thomas.
C'est à ce moment que j'ai confirmation de ce que je pressentais : 30 cm ce ne sera pas possible l'aciérie passe à (au moins)37 cm en longueur. Ce qui ne nous fait jamais que 59 mètres, ce sera une très petite aciérie...
Pour le raccord, j'ai un peu ramé, le support en bois des groupes d'outils, même bien étudié... ça travaille,
Ah, oui... je l'ai allumé le four
après avoir éteint et laisser froidir... les peintres ont un peu barbouillé pour rendre plausible la teinte des réfractaires, on a équipé les portes du four...et voilà
il reste encore beaucoup de détails à ajouter, c'est encore "à suivre"
 
Er wordt aan herinnerd dat er naast de Thomas-converters ten minste één Siemens-Martin-oven in de VireuxHütte was
Nadat ik het principe heb onthouden, ga ik zo'n oven produceren op 1/160.
Ik heb geen getuigenis, ik moest waar ik maar kon inspiratie opdoen.

it will be remembered that in the Vireux plant, in addition to the Thomas converters there was at least one open hearth furnace
After having recalled the principle, I start with the production at 1/160 of a furnace of this kind.
I have no witness documents, I had to draw my inspiration from where I could.

Es wird daran erinnert, dass im VireuxHütte zusätzlich zu den Thomas-Konvertern mindestens ein Siemens-Martin ofen war
Nachdem ich mich an das Prinzip erinnert habe, beginne ich mit der Produktion eines solchen Ofens um 1/160.
Ich habe keine Zeugenaussagen, ich musste mich inspirieren lassen, wo ich konnte.

Se recuerda que además de los convertidores Thomas, había al menos un horno Siemens-Martin en la planta de Vireux
Después de recordar el principio, voy a producir un horno de este tipo a 1/160.
No tengo testimonio, tuve que encontrar inspiración donde pudiera.