_ ça faisait quelque temps déjà qu'on en avait mangé...
_ non, ça fait combien de temps ?
_ houla ! ça fait un bail...
Oui, ça fait un bail que la salade fait partie de notre histoire.
Comment est elle arrivée ? C'est comme pour beaucoup d'autres découvertes, c'est un rien brumeux. Mais on peut toutefois précisément dater son arrivée sous la forme que nous lui connaissons.
Elle est revenue avec nous des vacances passées dans le Lot en septembre 1979.
Elle est donc d' importation, encore que suite à des discussions avec des gens de chez nous (les Ardennes) les bons vivants locaux savaient. Ils ont même apporté leurs améliorations, suivons un peu le cheminement.
Le 26 septembre 1979 nous découvrons Saint-Cirq-Lapopie. Le patelin n'était pas ce qu'il est devenu, bien des choses ont changé. Nous dirons : ont évolué.
On n'y trouve plus que très difficilement une place pour laisser la voiture, de nombreuses maisons ont été rénovées, c'est bien. Le vieux tourneur de robinets n'est plus là, c'était une des raisons de notre visite en ces temps...mais passons et revenons à notre salade.
Nous avons sous la treille, sur une nappe à carreaux rouges, découvert une salade de scarole avec des lardons, des tranches de saucisson sautées, des ronds d’œuf durs des pommes de terre également sautées, des petits cubes de fromage...
Nous avons pour habitude de reproduire à la maison ce qui nous a plu ailleurs. Et ça a commencé ainsi
Des discussions avec des patientes, fermières retirées des vaches, mais ayant gardé un solide sens de ce qui est bon, on apporté la crème.
La crème, elle est toujours là, fermière, épaisse, j'aurais tendance à écrire française car en Belgique elle n'a pas fort cours. On lui préfère une crème plus fluide qui accompagne bien le café mais ne fait pas son office dans la cuisine des sauces.
La crème en place a vu arriver un autre émigré du Sud-Ouest, le magret, fumé ou confit , mais le confit, c'est une autre histoire.
Les simples lardons sont devenus des lardons de lard fumé. Meilleurs. Je ne me souviens plus si l'ail faisait partie de l'original, certainement, mais il a consolidé sa place en affirmant à chaque fois sa race qui fixe le détail : Beaumont...Lautrec...Drôme...Arleux...il y a des nuances.
Lors d'un passage dans le Tarn, nous avons rencontré à Verdalle la crème que nous utilisions, avec en plus des quartiers d'agrumes (que nous n'avons pas adopté)
Le déglaçage de la cuisson des lardons a évolué aussi, nous ne jurons plus maintenant que par un déglaçage au vinaigre de Jerez (si vieux c'est mieux)
Nous avons bien sûr ajouté à l'occasion des foies de volailles, des gésiers, ou autres... mais ça ce sont les variantes selon la disponibilité. Une constante c'est l'accompagnement par des pommes de terre sautées à la graisse de canard (c'est ce qu'il y a de mieux) et la présence d’œufs pochés qui ont avantageusement remplacé les œufs durs, des cerneaux de noix et si possible des morceaux de cantal (de l'entre-deux c'est parfait)
C'est l'histoire de la salade, de notre salade...et puis il a l'histoire du filet mignon. Mais ça c'est pour une autre fois.
Toute cette (longue) histoire pourquoi ?
Parce que hier, reproduisant la promenade par monts et par vaux, nous avons découvert dans un champ en éteules de superbes bouquets de mâche (doucette, oreille-de-lièvre, ce que vous voulez...) oui, je n'ai pas dit plus haut qu'il n'y a que la scarole. La mâche, le pissenlit, la barbe de capucin, l'endive (et la frisée des Français et le chicon des Belges) toute salade qui a du goût quoi...
Bon, on va terminer par un grand merci à la Nature, ce serait stupide de se passer de ce qu'elle nous offre.
et ça tourne toujours ?
ça tourne
Abstract :
about the story of our "salade"
following the discovery of wild "salad"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire